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La Vengeance d'Héphaïstos (CARTHAGE)
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 12:05    Sujet du message: La Vengeance d'Héphaïstos (CARTHAGE) Répondre en citant

Le Retour de Carthage !

Tous ceux qui ont savouré la Saga des Joyeux en ont déjà les yeux qui brillent et l'eau à la bouche.

Vous n'avez pas lu la Saga des Joyeux ? Il est urgent de la commander chez Lulu, puis de la dévorer.

Ce nouvel ouvrage, où l'on retrouve des personnages des Joyeux (entre autres), s'intitule La Vengeance d'Héphaïstos (allez vite épousseter vos souvenirs de la mythologie grecque, garnements !).

Vous verrez que le premier épisode déménage déjà pas mal. Pour la suite, j'ai averti Carthage qu'il n'avait pas intérêt à nous laisser tomber en route, car la FTL ne saurait être tenue pour responsble de son enlèvement par un commando décidé à lui faire terminer son oeuvre...

Inutile que je vous souhaite une bonne lecture...

_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 12:14    Sujet du message: Répondre en citant

La vengeance d’Héphaïstos

En cette fin février de l’an 1942, un Brécargue fort pensif contemplait les eaux bourbeuses du lac de Bizerte. Son unité était désormais complète, instruite et entraînée, ne restait plus qu’à lui trouver une mission et ça, ce n’était pas des plus faciles !
En vérité, il désespérait quelque peu, si près du but, il finissait par se demander s’il n’était pas otage de quelqu’un ou de quelque chose, s’il n’était pas là, uniquement, pour justifier sa propre existence et celle de ses 2 500 rombiers, afin de complaire à des politicards en mal de reconnaissance ou de notoriété, tout cela était-il sérieux ?
Le camp des bataillonnaires s’ébrouait, tel un individu unique aux yeux encore endormis et à la bouche pâteuse, la garde était relevée au silo de la banque, le jus bouillotait sur les roulantes, les brêles se répondaient déjà dans la fraîcheur du petit matin, Brécargue se gratta la tête et se prépara lentement au lever des couleurs qui interviendrait dans une bonne demi-heure. Il enflamma la mèche du réchaud et quand l’eau fut à température, il commença à baratter le savon à barbe dans son bol jusqu’à obtenir une mousse à l’onctuosité suave, tout d’un coup concentré, il s’oignit le visage avec la dignité quotidiennement retrouvée d’un roi au sacre de Reims, la douceur du blaireau l’enchantait telle une caresse féminine, il se savonna avec une grande application et déplia son coupe-chou qu’il passa sur le cuir en des allers et retours quasi horlogers.
………
Charles, en bannière dans sa salle de bain, les bretelles tombées sur les côtés, passait aussi la lame sur le cuir puis commença, joue droite, joue gauche, la lèvre supérieure, le menton et surtout la pomme d’Adam, celle-ci, malgré moult précautions, lui posait toujours problème, c’était tout bonnement exaspérant, une perte de temps par cette guerre dévorante, une lamentable perte de temps !
Il se jaugea dans le miroir, fit une retouche sur sa patte droite et bien évidemment, par souci de symétrie, une autre sur la patte gauche, ne passa pas l’épreuve du miroir grossissant par souci de gagner du temps et, avec une serviette tiède, s’essuya soigneusement le visage – après un nouveau passage devant le miroir, il prit fugacement l’air béat du faucheur venant de terminer son ouvrage, se pulvérisa le visage et, après un long soupir, rentra sa chemise en fourrageant dans son pantalon, remonta ses bretelles et gagna en savates la petite pièce à côté de sa chambre où l’attendaient, sagement posées sur un valet muet, sa vareuse de petite tenue et une sobre cravate noire, il passa ou noua le tout, partit en grommelant à la recherche de ses chaussures qu’il trouva cachées sous la petite armoire, pêcha son képi à la patère et descendit tout en bouclant son ceinturon à la porte de la villa, où se trouveraient fatalement sa chère Panhard et Levassor, son aide de camp et accessoirement son chauffeur, il répondit au salut des sentinelles qui stationnaient dans le hall, ouvrit la porte et scruta l’horizon.
Mais foin de Panhard, de chauffeur et d’aide de camp, il n’y avait rien, nada, le vide ! Charles en fut estomaqué, il regarda sa montre qui lui prouva qu’il était à l’heure et résolut de gagner un peu de temps, puisque les autres lui en faisaient perdre, il fouilla sa poche et s’alluma une Player’s, une Navy Cut qui le fit tousser et attendit presque sagement, du moins au début, mais que pouvait bien f… ses accompagnateurs et son phaéton, on se le demande ! C’est alors qu’il lui sembla entendre une rafale sèche bientôt couverte par un abrutissant tintamarre, un petit camion très lent, très pétaradant, remontait péniblement la rue, on ne voyait pas le conducteur à cause du soleil bas mais on voyait très bien l’homme à la mâchoire ébréchée et portant casquette qui était juché sur une petite plateforme derrière la ridelle. Hoquetant dans une fumée noirâtre de carburation déficiente, le camion s’arrêta peut-être à dix mètres de lui, l’édenté descendit, se saisit d’une boîte métallique de forme arrondie, la jucha sur une épaule, escalada la plate-forme, vida le contenu sur le plateau, redescendit et, d’un pied définitif autant qu’impérial, projeta la poubelle sur le trottoir. Puis il poussa une sorte de couinement aigu et remonta derechef sur sa plate-forme, Charles s’avança, toisa le conducteur de sa haute taille et prononça les mots suivants : « Je vous réquisitionne, au ministère de la Guerre et vite ! » Le conducteur, individu portant forte moustache et béret basque enfoncé jusqu’aux sourcils, roula des yeux, grogna indistinctement et lui ouvrit la portière passager.
………
Georges se rehaussa sur le fauteuil à l’invitation du figaro qui en profita pour ôter les serviettes chaudes qu’il reposa sur la boule, lui savonna longuement le visage, puis, d’un geste précis, quasi chirurgical, fit subir à cette barbe quotidienne le destin de toute barbe qu’on n’entend pas laisser pousser. A la fin des fins, il essuya soigneusement toute trace de savon à barbe et passa de la pierre d’alun sur les rougeurs ministérielles. Georges le remercia et se précipita sur sa veste, il allait être en retard mais le barbier, insensible à sa précipitation, lui pulvérisa in extremis le visage. Ils devaient déjà l’attendre devant la villa, il lui sembla bien entendre une rafale lointaine, il descendit les trois marches et tel sœur Anne ou Pénélope, ne put que constater l’absolue vacuité de la rue, étrange, vraiment étrange, pas une âme, il résolut de faire les cent pas et vit arriver un camion brinquebalant qui émettait une fumée noire – en sauta une homme à casquette qui se jeta sur la boîte à ordures pour la vider sur le plateau avant de pousser un couinement porcin, Mandel fut tout bonnement sidéré de voir apparaître à la fenêtre passager la tête de De Gaulle, Jupiter tonnant au visage empourpré, qui invita courtoisement son « Cher collègue » à monter à bord. La tournée des villas, pensa Mandel en se tassant contre la grande carcasse de son collègue de la Guerre, la tournée des poubelles des résidences ministérielles, faite spécialement à six heures, pour pas gêner ces Messieurs avait dit le chef des services techniques de la mairie d’Alger, roule cocher !
………
A cinq kilomètres de là, Courcel s’extirpait tant bien que mal de la Panhard, Sahuquet était blessé à la jambe, il saignait mais bien moins que les inspecteurs de la Sûreté qui, deux kilomètres plus loin, avaient vu leur pare-brise voler en éclats et étaient constellés de débris de verre, surtout au visage, le plus fringant des deux se jeta sur un téléphone.
………
L’odeur dans la cabine était pestilentielle, surtout avec l’eau de toilette de Mandel, pensait Charles, méditatif – Georges, quant à lui, avait des haut-le-cœur, ah ce parfum de lavande anglaise, décidément, les militaires n’ont pas de goût.
Un véhicule les dépassa, mais en ralentissant quelque peu à leur hauteur, De Gaulle, malgré le soleil bas qui interdisait toute vision correcte de l’habitacle de la voiture, crut bien voir miroiter le canon d’une arme de taille respectable et hurla au chauffeur de prendre subitement à droite, celui-ci, dans un gémissement de pneus maltraités, négocia un virage de légende, heurtant l’aile avant droite de la voiture qui, après les avoir dépassés, s’était bizarrement immobilisée en plein milieu de la route, l’édenté manqua bien être éjecté, se rattrapa à une poignée providentielle et réussit au passage, en virtuose, à placer un coup de pelle brutal sur le canon du fusil-mitrailleur qui dépassait par la vitre du passager, ce qui fit lâcher son arme au servant, la rue descendait, c’était une chance, pour plus de commodité, l’édenté ouvrit la ridelle et fit tomber les ordures sur la chaussée dans un concert de couinements suraigus ! Georges en resta médusé, même à l’époque du Tigre, il n’avait jamais vécu ça, il fouilla fébrilement sa serviette et en sortit un minuscule pistolet de la MAB à crosse de nacre, un petit 6,35 de jeune fille tout nickelé qu’il tendit à De Gaulle dans un geste d’invite, ce dernier, vexé d’être sans arme – il ne portait jamais son superbe 1892, de crainte, peut-être, qu’un journaleux yankee ne le prenne pour un putschiste – s’en saisit et l’arma cependant qu’en descente, le camion prenait de la vitesse, mais l’édenté qui s’abritait sur le plateau tapait à grands coups de manche de pelle sur le toit du camion en hurlant, enfin intelligible, que la voiture avait redémarré et tentait de les poursuivre, sur quoi Charles, jetant un œil par la lunette arrière, vit que la voiture patinait quelque peu dans les ordures, ils avaient pas mal d’avance mais maintenant le servant du fusil-mitrailleur était descendu et commençait à tirer à tout va, l’arme à la hanche, le conducteur au béret sourcilleux entama alors une séquence de virages élégants qui devaient limiter la précision du tireur même s’ils leur faisaient perdre provisoirement du terrain – la première rafale cogna sur la droite, la seconde sur la gauche et la troisième, un peu haute cependant, frappa la cabine en éraflant le cuir chevelu du conducteur et en couchant l’édenté sur son plateau d’un coup reçu à l’épaule, la lunette arrière de la cabine avait explosé, Charles, en désespoir de cause se résigna à ouvrir un feu bien inefficace, pourtant le FM se tut – c’est alors qu’ils virent arriver, du bas de la rue, une antique automitrailleuse White-Laffly qui se mit immédiatement à tirer sur la voiture poursuiveuse, celle-ci fit une brutale marche arrière, le tireur disparut, happé par la portière…
Mandel, recroquevillé sous la planche de bord, jeta un œil un peu en haut sur sa gauche et vit De Gaulle qui allumait d’une main incertaine une nouvelle Player’s, son minuscule automatique trônant sur son képi bel et bien troué, le tout posé sur ses genoux – l’air vaguement rigolard, le Général lui susurra d’une étrange voix de basse la surprenante phrase suivante : « Décidément, ils tirent comme des cochons ».
………
Seul le FM, abandonné au milieu de la rue, témoignait de l’incident, une horde de chaussures à clous mâtinée d’une section de fusiliers marins s’abattit sur le véhicule, les blessés furent engouffrés dans une sanitaire, les Ministres, célébrés et félicités comme il se doit, furent quant à eux conduits incontinent dans un superbe taxi de réquisition au GG, où le gouvernement tout entier les attendrait, angoissé autant qu’impatient, pour le Conseil.
Jules, le divisionnaire, remontait doucement la rue, ses agents bouclaient le bas, les matafs le haut… Pas de chance pour lui ce jour, il avait pris la permanence à 06h00, le coup de fil de l’inspecteur de la Sûreté était tombé à 06h12, tout s’était emballé en un tournemain, pas le temps de réfléchir, il s’était jeté dehors avec ses hommes après avoir ramassé au passage des fusiliers marins et une automitrailleuse dont l’équipage roupillait devant le GG, ils avait bien manqué la perdre, elle était poussive mais avait quand même sauvé la situation, par contre, son moteur avait rendu l’âme quand elle avait abordé le gros des ordures car elle avait trop patiné sur des écorces de melons d’eau dont il y avait une quantité prodigieuse – Jules se demanda quel pouvait bien être le Ministre qui en faisait une si grande consommation. Il marchait précautionneusement en évitant les déchets les plus suspects, passant à la hauteur du petit blindé, il se saisit de sa pipe, en tapota le garde-boue avant et, sortant sa blague à tabac en caoutchouc, bourra soigneusement la bouffarde avant de l’allumer avec son superbe briquet à essence américain qui parfumait si suavement les premières goulées… Il continua sa progression circonspecte en tirant de petites bouffées qui se déroulaient ensuite en volutes harmonieuses. Il aborda le camion qui s’était encastré dans le pilastre du portail d’une villa élégante, l’antépénultième côté pair de la rue dont les pauvres occupants – des Grecs d’après ce qu’il savait – devaient présentement être cuisinés par une Sûreté déchaînée, drôle de réveil, il regarda par la porte de la cabine restée ouverte et contempla le désordre, beaucoup de sang côté conducteur, du verre brisé partout et, coincés sur le haut de la banquette, au raccord avec la tôle de la cabine, deux petits objets métalliques qui luisaient sous le soleil, il s’arma de son porte-mine et entreprit de les récupérer, un genou sur la banquette, avant de les fourrer dans une enveloppe du ministère qu’il scella d’un coup de langue rapide, des douilles de 6,35, pas sérieux pour son ministre, à quoi ce calibre pouvait-il servir ? Peut être, à la rigueur, dans des débats gouvernementaux musclés… Il rangea avec soin l’enveloppe dans sa poche avant de reprendre sa déambulation jusqu’à un officier de marine ganté de blanc qui tripotait le FM abandonné, il s’acharnait sur le bonhomme d’armement qui semblait bel et bien coincé, quand il arriva à sa hauteur, l’homme se redressa en grimaçant à cause du poids de l’arme qui lui tirait l’épaule, ses gants étaient définitivement gâtés par la graisse d’arme mais il semblait n’en avoir cure, il sortit une pipe de la poche de sa vareuse, tâta les autres et réclama poliment un peu de tabac, Jules, solidarité de fumeur oblige, s’exécuta obligeamment.
L’homme le félicita pour le goût corsé de son tabac et pour l’efficience de son briquet qui s’allumait en plein vent, les deux fumeurs tirèrent voluptueusement sur leurs brûlots avant que l’officier de marine reprit la parole pour expliquer à un Jules médusé par tant de sapience que les ministres avaient eu beaucoup de chance, beaucoup, le mauvais choix de cette arme pour exécuter d’obscurs dessins leur avait sauvé la vie, elle s’était enrayée au treizième coup, le CSRG 15 avait, une fois de plus, fait honneur à sa douteuse réputation ! Tout d’un coup Jules s’immobilisa, mit un genou en terre et se pencha vers le sol, c’était une tache de sang posée sur le bitume entre deux écorces de melon, il écarta les détritus de son porte-mine et releva la tête, l’officier de marine se tenait à ses côtés et Jules ne fut pas sans remarquer un petit trou bien rond qu’il avait cru réglementaire sur la bretelle de portage, un peu en dessous de la clavicule, il se saisit de la dite bretelle et la retourna avec effort, une belle tache de sang en ornait le revers, il sortit son carnet qui comportait un petit décimètre en métal, le trou fut vite mesuré, six millimètres et des poussières.
………
Bien loin de là, le lieutenant et ses six hommes avaient poursuivi de nuit leur marche improbable, la veille, une grotte leur avait offert l’hospitalité méritée d’une journée reposante, mais ce jour, il leur fallait reconnaître le dispositif adverse tout en continuant à se fondre dans la nature, le renseignement précède toujours l’action ! Le lieutenant avait fiévreusement parcouru le guide Baedeker de 1936, étonnante cette référence au forgeron antique, il faudrait qu’il revienne un jour, l’ile était si belle !
« Tu as profané mon temple, les Dieux t’en puniront, point trop si tu es homme de bien mais à la juste mesure de ma colère, garde toi de mal agir ou d’oublier mon conseil, ta vie et celle des tiens n’en seront que plus sauves ! »
………
Un qui brillait moins c’était Sahuquet, il était immobilisé en traction dans son lit, couvert de plâtre et voilà-t’il pas qu’un quidam occupant le lit d’à côté, avec une casquette graisseuse et à la mâchoire fort ébréchée, le torse emmailloté dans un bandage déjà douteux et auquel il ne pouvait absolument pas échapper, avait entrepris de lui narrer la meilleure manière de ramasser les boîtes à ordures, d’après le quidam, il fallait tout simplement rester souple, il le mimait d’ailleurs fort bien avec la main gauche qu’il agitait au travers d’une hypothétique poignée dans un geste d’au revoir frénétique autant qu’interminable tout en faisant semblant de porter la boîte sur son épaule droite pourtant immobilisée… Sahuquet grimaça, mais somme toute, eût-il préféré Lucette et ses fadaises, on se le demande !
………
La sentinelle regarda passer Yannis, il avait fière allure avec son bonnet rouge et son tablier de cuir, la sentinelle soupira, saleté de pays, cela faisait un an qu’il était là et chaque jour la même chose : le forgeron, tous les matins, gagnait d’un pas contrefait et d’une lenteur exaspérante son atelier situé au bas du village, il avait vu passer l’arpète un quart d’heure plus tôt et la cheminée fumait déjà, la sentinelle soupira de nouveau, si encore les femmes était aimables ! Tu parles, toutes avec des yeux de louves en colère, pires encore qu’au pays, si loin, en Calabre, il entendit la relève arriver et tourna la tête avant de se mettre au présentez-arme, fallait faire attention, l’adjudant était du genre pète-sec, un vrai soldat en somme !
Yannis ouvrit la porte, mit une taloche amicale à l’apprenti et sortit de sa besace ses outils, du pain, de la féta, un flacon d’huile d’olive et une outre de lait de chèvre, le gamin avait apporté des tomates et des oignons, on verrait tout cela plus tard… Il s’approcha du foyer rougeoyant et tira de la pile la première serpette dont il mira le fil, il la plongea dans les braises pendant que le petit actionnait le soufflet pour attiser le foyer.
Le lieutenant reposa ses jumelles, « Relève de la sentinelle Est à 06h50, chuchota-t-il au sergent aplati à ses côtés, marque-le, ajoute que la relève se fait au présentez-armes et que le sous-off’ n’a pas l’air commode, une troupe disciplinée, c’est important, cela va rendre les choses plus difficile, le capitaine ne sera pas trop content… » Le sous-off’ regardait dans leur direction mais à cent cinquante mètres il n’avait aucune chance, à tout hasard le sergent étreignit sa Sten, le lieutenant l’arrêta d’un geste, le sous-off’ acheva son balayage puis il répondit au salut de la sentinelle descendante, reforma sa petite troupe et partit vers le nord. « Ils tournent en sens anti-horaire, dit le lieutenant, marque-le ! » Le sergent ronchonna en léchant la mine de son crayon de bois avant de griffonner sur son carnet, finalement, quand le Père Gambiez avait formé sa troupe de commandos, il aurait mieux fait de ne pas se porter volontaire, sergent fourrier à Mostaganem, c’était pas si mal, c’est alors qu’il sentit la main du lieutenant se crisper sur son épaule, il entendit sur la droite un bruit de pas léger, presque aérien, il releva le canon de sa Sten et, à moins de vingt pas, vit passer une jeune femme, elle était superbe dans sa robe brune, grâce à D…, elle ne tourna pas la tête dans leur direction, le lieutenant reposa son poignard et attendit qu’elle atteigne le village, elle allait occuper la sentinelle – la belle n’y manqua pas, le soldat prétendit inspecter le contenu de son panier, ce qui provoqua une saine et volcanique réaction, les deux hommes en profitèrent pour ramper doucement sur la gauche avant de basculer dans une roubine. Ils entendaient nettement les premiers coups de masse sur l’enclume, pour eux, ils n’avaient plus qu’à retrouver les autres avant de se chercher un refuge discret pour passer une journée qui promettait d’être belle.
………
Charles, à l’issue du Conseil, s’en grillait une sur le balcon du GG, décidément la vie était pleine de surprise et le soleil illuminait superbement le forum, cette place était d’une taille imposante et pouvait contenir beaucoup de monde, il imaginait la victoire et la foule immense qui s’y rassemblerait, la Marseillaise énorme clamée par toutes ces voix ! Par contre son képi était fichu, l’irremplaçable Geoffroy de Courcel lui avait trouvé un étonnant bonnet de police, il avait eu le choix avec un béret basque tout aussi surprenant mais la tarte ne lui seyait guère, il le savait depuis son temps de chasseur, et puis c’était le genre de coiffure à vous porter la guigne, et ça, il n’en avait pas besoin. Il entendit un bruit dans son dos et vit apparaître un Mandel souriant qui lui expliqua que la voiture des agresseurs avait été retrouvé en haut de la Casbah, son réservoir troué par la rafale de l’automitrailleuse, ce qui était étonnant, c’était la tache de sang trouvée à côté de l’emplacement du FM, sur sa bretelle de portage et sur le dossier du passager, il avait peut-être touché quelqu’un, ce qui était plus que surprenant, Charles se rengorgea, cette journée était bien belle !
A tout hasard, il demanda à Mandel combien d’individus pourraient tenir sur la place, Mandel, estomaqué, en appela son chef de cabinet auquel il transmit la question, le balcon se remplissait peu à peu, les ministres se tassaient contre les sous-secrétaires d’état, cela devenait intenable, toute cette population gouvernementale sur ce balcon somme toute très étroit, Reynaud sonna la fin de la récréation en frappant dans ses mains, ce qui fit refluer tout le monde dans la salle du conseil. Les travaux reprirent incontinent, non sans une glose initiale du Président (du Conseil) sur les généraux ministres de la Guerre qui faisaient le coup de feu comme des sous-lieutenants et les ministres de l’Intérieur qui jouaient au premier flic de France, ce qui dérida tout le monde, les intéressés compris.
………
Aida le Tafanar et Jo la Saumure étaient montés de justesse dans le train d’Oran – ils avaient bien failli le rater, faut dire que Lola la Nantaise les avait bien arrangés, voilés jusqu’au sourcils, déguisés en moukères qu’on aurait pu qualifier d’opérette, ils avaient dû laisser la voiture au réservoir percé au ras de la Casbah, la suite avait été sans gloire, ils avaient gagné le bouzbir de Lola en rasant les murs, surtout avec le Tafanar blessé, le toubib qui avait discrètement extrait la bastos leur avait quand même piqué cent sacs pour ses services, le Tafanar y avait gagné une nouvelle amulette, un minuscule projectile qui avait fait fort peu de dégâts parce qu’au delà de toute portée utile, c’était toujours ça de pris par ces temps difficiles, ils allaient devoir maintenant affronter la colère du Pépère et ça, c’était pas de la tarte, putain d’écorces de melon, saleté de pays où il fallait courir après des camions poubelles pour descendre des ministres qu’on avait pourtant pris soin de faire priver de leurs véhicules officiels, tout fout le camp !
Le wagon était bondé d’une troupe joyeuse qui faisait un barouf du diable et même un peu de musique, Ray Ventura et ses collégiens partaient pour un gala sur Oran, c’était bien leur chance, un jeune homme au teint olivâtre, une guitare à la main, les entreprit sur le champ avec un accent bizarre, voyager seules, c’était pas une vie pour de pures jeunes filles, le guitariste déclara s’appeler Henri et égrena quelques notes sur son instrument en vocalisant d’une voix langoureuse, c’était bien leur chance !
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L’individu au béret, ci-devant conducteur du camion, avait perdu sa coiffure, remplacée par un imposant bandage qui lui emmaillotait tout le haut du crâne, lequel disparaissait littéralement sous le tissage Velpeau qui descendait jusqu’au sourcils, outre une solide migraine il sentait ses vingt-huit points de suture avec une particulière acuité, mais ce n’était pas ça qui l’inquiétait, c’était que depuis neuf mois, ils pimentaient leur tournée quotidienne par le ramassage d’un petit café maure qui leur avait assuré n’être jamais desservi, la tournée était augmentée de quatre cents mètres et leur rapportait quelques billets bien propres à remonter le niveau du maigre boursicot de deux agents de voirie déménagés dans des conditions et pour des raisons abracadabrantesques, le petit café maure en avait amené un deuxième, puis deux petits restaurants qui se plaignaient également du dédain des services municipaux de la ville d’Alger, le camion finissait en surcharge ! Tout allait-il être révélé ? Il s’en faisait un sang d’encre et se voyait déjà chassé honteusement de sa fonction d’agent de voirie, désigné à la vindicte de ses collègue et stigmatisé par la populace, de plus, cet imbécile de Charles en rajoutait devant un auditoire aussi blasé qu’inattentif, il entreprenait de faire le joli cœur devant les filles de salles, comme à la Croix Rousse, ah ! Le bouillon des Hospices, c’était bien loin tout ça, le chef allait les dévorer tout cru, pour sûr.
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Le chef, parlons-en, il écumait positivement, ces deux cochons de Lyonnais avaient proprement bousillé son camion qui n’était pas près de reprendre la tournée, il aurait leurs peaux, il serait impitoyable, en plus, ramasser des cafés maures, une tâche indélébile marquant au fer rouge la probité légendaire de son service, non décidément, il fallait porter le fer dans ces damnables excès, clamer haut et fort les vertus de la République en obtenant la radiation à vie de ces parias, peut-être obtiendrait-il en plus une condamnation au pénal, qui le savait ? Non, il n’espérait pas la guillotine, les mœurs étaient trop relâchées de nos jours.
Il vit avec étonnement le directeur de cabinet du maire faire une entrée impériale dans son bureau, l’avantage de sa situation résidait dans la localisation de ses services, une jolie villa à l’écart de la mairie dont il occupait avec sa petite famille le pavillon arrière – le directeur de cabinet, primesautier, s’installa sans façon sur l’inconfortable chaise réservée à d’improbables visiteurs et posa d’un geste décidé ses deux pieds sur son bureau avant de prendre la parole.
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Du côté de Bizerte, l’Amiral rêvassait en salle des transmissions, un petit café s’imposait, après avoir été servi par son hallebardier d’élite, il porta la tasse à ses lèvres, le rebord était brûlant, c’est alors que le très vieux téléscripteur se mit en branle avec fracas, l’Amiral en tacha sa vareuse immaculée et put lire ce qui suit avec l’excellent Docteur Locard, qui, par le plus grand des hasards, siégeait à ses côtés :
Journal Officiel de la République Française, addendum à la page 23 de ce jour :
Après délibération prise à l’unanimité en conseil des ministre (PresCons 42/3/14/116) pour application conjointe (Minguer 42a/14/18) et (Minint 7418/ABZ/42) entraînant application immédiate et pour ampliation par tous moyens, les agents de voirie de troisième classe Pupied, Charles, Isidore (mat 3425632) et Nébœuf, Antoine, Désiré (mat 6812549), agents évacués de la ville de Lyon (4ème Arr.) sont cités à l’ordre de la nation pour avoir, au péril de leurs vies, concouru à la sauvegarde de hautes personnalités membres du gouvernement de la République Française et pour avoir été blessés en service. Ils seront élevés au grade administratif supérieur de leur corps d’appartenance, au maximum de l’échelon de référence (ind. 360), dès que réintégrés dans leur fonctions à l’issue de leurs congés administratifs pour convalescence. Ils ont bien mérité de la patrie !
………
Le Docteur Locard ne faisait pas dans la dentelle, jamais quand des intérêts vitaux lui semblaient engagés, il martelait des phrases définitives devant un Peyrouton médusé, ces deux agents de la voirie cités en référence au Journal Officiel avaient, au péril de leur vie, évacué ses archives en Ardèche au printemps de l’année 40, ils l’avaient ensuite mené jusqu’à la Méditerranée pour qu’il puisse embarquer et là, il les avait perdus de vue, il ne les laisserait pas livrés en pâture à une quelconque incurie administrative, qu’on se le dise!
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Le Directeur général des services de la mairie d’Alger et le Directeur général de la Sûreté avaient pris rendez-vous au bar de l’Aletti, un de ces contacts apparemment dus au hasard et qui faisaient parfois l’excellence de l’administration à la française, tous les problèmes les plus épineux furent abordés en dix minutes et surtout en quatre Bloody Mary, les deux hommes, hors de la présence de subordonnés trop obséquieux ou de supérieurs trop ombrageux, trouvèrent de larges terrains d’accommodement.
………
Huit jours plus tard, deux ministres et leurs suites parcouraient la grande salle commune de l’hôpital d’Alger, ils épinglèrent trois médailles sur de mâles poitrine, la médaille militaire sur celle de Sahuquet, chauffeur rappelé du ministre de la Guerre (et toujours en traction) et deux Mérites civils sur celles de deux éboueurs qui en avaient la larme à l’œil, Mandel leur assurant par ailleurs la jouissance d’un camion neuf (ou presque) dès leur reprise de travail – baissant la voix, il leur annonça qu’ils seraient désormais accompagnés d’un véhicule de la Sûreté pendant leur tournée qu’ils finiraient par les poubelles des ministères, eh oui mes lascars ajouta De Gaulle, finis les cafés maures, finis les tajines et autre loukoum, finies les petites femmes, finies les anisettes aux terrasses ensoleillées, fini tout en somme ! C’était la guerre quoi, il leur promit cependant un casse-croûte sur le coup des dix heures au ministère de la Guerre, avec la garde du jour, on les bichonnerait, promis, une sorte de petit mâchon par le fait, Mandel en rajouta une couche en leur garantissant le repas de midi au ministère de l’Intérieur en fin de tournée, mais avec les inspecteurs de la Sûreté qui les auraient accompagnés, du bonheur, rien que du bonheur… Par contre, il faudrait que Pupied, Charles Isidore, prenne un peu plus soin de sa personne, en bref, qu’il se lave – l’intéressé, confus, baissa la tête en rosissant, quand le gros de la délégation fut parti, Locard s’approcha, déguisé qu’il était en médecin général, devant les hospitaliers rendus muets par le respect, il tapota les plâtres du pauvre Sahuquet, regarda ses radios et exigea pour lui une chambre individuelle, à la grande satisfaction de sa Lucette, quant aux deux autres, après avoir longuement lorgné leurs feuilles de température, il refit leurs bandages avec un soin très minutieux, leur assurant qu’il était fort heureux de les avoir retrouvés et qu’ils parleraient un jour du bon vieux temps mais que là, à vue de nez, il n’avait plus trop le temps, il annonça à Pupied, Charles Isidore, un contact prochain avec un dentiste et prit congé en demandant à Nébœuf, Antoine, de prendre la vie comme elle venait, sans plus !
Les deux hommes, interdits par ce qu’ils venaient de vivre, se dévisagèrent en silence, puis Charles prit la parole en demandant à Antoine ce qu’il fallait penser de tout cela – « Va savoir, Charles ! » répondit Antoine.


Dernière édition par Casus Frankie le Mer Avr 10, 2013 15:48; édité 2 fois
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 12:16    Sujet du message: Répondre en citant

puisqu'on parle de ça Wink , y a t'il des nouvelles concernant le 113 chez lulu.com ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 13:46    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
puisqu'on parle de ça Wink , y a t'il des nouvelles concernant le 113 chez lulu.com ?


Crixos vient juste de rentrer d'un long et lointain déplacement, il n'a donc pas pu s'en occuper, mais l'affaire est entre ses mains (et celles d'Alias).
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 14:05    Sujet du message: Répondre en citant

Alors là.... Le Général transporté dans un camion poubelle... 8) les bras m'en tombent..

Le divisionaire, ne serait-ce point Jules Maigret par hasard???
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ladc51



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 14:34    Sujet du message: Youpi Répondre en citant

Youpi, Carthage is back !
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raven 03



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 15:25    Sujet du message: Répondre en citant

yesssssssss...!!!!

ça demarre fort....et j'espere que Carthage va aller jusqu'a tres loin.

un Jules deja divisionnaire et fumeur de pipe.... Simenon va aimer
( il ya une reference à sa "belle guerre " dans Maigret voit rouge ,je crois)

sans oublier la"gandouze" et ses illustres passagers , il fallait oser.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 18:15    Sujet du message: Répondre en citant

Décidément, il était écrit que le grand Charles échapperait de justesse à un mitraillage automobile quelle que soit la TL.
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lebobouba



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 19:12    Sujet du message: Répondre en citant

Le retour de Carthage, hourra !!!
Prometteur, trés prometteur... Very Happy

Aprés l'attaque du petit Clamart OTL, la course poursuite en camion poubelle dans les rues d'Alger... Shocked

Avec ca, Steve Mc Queen et son "Bullit" peuvent aller se coucher... Wink
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Finen



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 19:14    Sujet du message: Répondre en citant

Il est vrai qu'une blessure sur une cible visée à plus de 10 mètre avec un 6.35 est un véritable exploit et un miracle en soit!
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Fantasque



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 22:50    Sujet du message: Répondre en citant

Une petite pensée émue pour Ray Ventura, ses "Collégiens" et Henri...Salvador.

Délectable, comme toujours.

Le "Ils tirent comme des cochons" est particulièrement ajusté mais il manque "les poulets n'ont rien" (pour les deux volatiles dans le coffre de la DS au Petit-Clamart).

F
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Martel



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2013 23:28    Sujet du message: Répondre en citant

Un vrai travail d'orfèvre !
_________________
"Enfin le cardinal a terminé son sort.
Français, que dirons nous de ce grand personnage ?
Il a fait la paix, il est mort :
Il ne pouvait pour nous rien faire davantage. "
Epithaphe anonyme du Cardinal de Mazarin.
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Hendryk



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MessagePosté le: Jeu Avr 11, 2013 06:39    Sujet du message: Répondre en citant

Fantasque a écrit:
Le "Ils tirent comme des cochons" est particulièrement ajusté mais il manque "les poulets n'ont rien" (pour les deux volatiles dans le coffre de la DS au Petit-Clamart).

Faute de volatiles dans le camion des éboueurs, peut-être qu'ici les poulets en question sont de la variante en uniforme?
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Anaxagore



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MessagePosté le: Jeu Avr 11, 2013 10:16    Sujet du message: Répondre en citant

Charles de Gaulle échapant à un attentat alors qu'il se rendait au ministère à bord d'un camion poubelle... on aura tout vu ! (et tout humé)
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Jeu Avr 11, 2013 11:55    Sujet du message: Répondre en citant

Si je puis me permettre, imaginer un peu le Ministre de la Guerre et celui de l'Interieur dans un véhicule comme celui-ci:

http://www.avant-train-latil.com/voirie.php

La tête des gars au corps de garde....Au garde à vous devant une benne à ordure, cocasse.... Razz Laughing
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