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A.I. Pokrychkine

 
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Oct 24, 2012 11:35    Sujet du message: A.I. Pokrychkine Répondre en citant

Ce récit de Fantasque est connu des plus anciens, mais ce serait dommage d'en priver les nouveaux, d'autant qu'il se pourrait que Fantasque lui donne une suite un jour prochain.
Je précise que la version qui sera archivée par Loïc inclura une série de profils couleurs des avions de Pokrychkine.


Alexandre I. Pokrychkine – Les débuts d’un as

D’après Ciel de Guerre, par A.I. Pokrychkine (première édition publiée en 1947 par les Editions du Progrès, Moscou, traduction publiée en France en 1949 par les Editions Sociales ; édition révisée publiée en 1991 à Moscou, traduction publiée en France en 2000 par Docavia)

Alexandre Ivanovitch Pokrychkine, entré dans la VVS comme mécanicien en 1933, fut breveté pilote de chasse en 1939 et affecté au 55 IAP (55e Régiment de Chasse) à sa sortie de l’Ecole d’Aviation Militaire de Kacha. Le régiment, déployé à Byeltsy (District Militaire d’Odessa) dans la 20e SAD, était équipé d’I-16 et d’I-153, comme la plupart des unités de chasse soviétique à cette époque. L’unité reçut 62 MiG-3 le 20 avril 1941. En dépit du Rapport Nikitine, qui avait imposé une importante réforme de l’entraînement opérationnel, deux mois après la livraison de ces premiers chasseurs modernes il n’y avait que 22 pilotes, dont Pokrychkine, certifiés sur MiG-3.
Le commandement des VVS du District militaire d’Odessa inspecta l’unité mi-juillet 1941, après la fin des manœuvres qui s’étaient déroulées fin juin et début juillet. Le faible nombre de pilotes certifiés sur MiG-3 et les résultats assez médiocres de l’entraînement au tir (sauf pour Pokrychkine et son ami Diatchenko, qui avaient fait modifier l’harmonisation de leurs armes pour une convergence à 100 m) valurent un blâme au commandant du 55 IAP. Début août, le colonel-général Osipenko, commandant la 20e SAD, fut relevé de ses fonctions, la 20e SAD dissoute et le 55 IAP rattaché à la 216 IAD (216e Division de Chasse) avec le 45 IAP et le 298 IAP.
L’entraînement devint alors une priorité pour les commandants d’unités. Le major V.P. Ivanov, nouveau commandant du 55 IAP, frappé par la maîtrise que Pokrychkine démontrait aux commandes du MiG-3, avion réputé difficile, décida de lui confier l’escadrille d’entraînement. Durant le mois d’août, Pokrychkine, qui formellement n’était toujours que chef de Zveno (chef de Patrouille), parvint à certifier 20 pilotes. Le 20 septembre 1941, tous les pilotes du 55 IAP étaient certifiés sur MiG-3.

Si le commandement était très satisfait des talents de pédagogue de Pokrychkine, il l’était moins des tactiques que ce dernier entendait enseigner aux jeunes pilotes, car elles étaient souvent contraires aux tactiques du manuel des VVS. Pokrychkine défendait en particulier les manœuvres dans le plan vertical, mieux adaptées selon lui aux caractéristiques du MiG-3, et préconisait une altitude de croisière de 6 000 m au moins, alors que les ordres étaient de voler entre 2 000 et 2 500 m. Pokrychkine fut convoqué à plusieurs reprises au quartier général du 55 IAP, puis à la 216 IAD, où il reçut début novembre un blâme officiel. Il fut alors renvoyé à la 1ère escadrille du 55 IAP, toujours comme chef de Zveno.
Cependant, lors des manœuvres de décembre 1941, il arriva en tête des pilotes du 55 IAP et second de toute la 216 IAD pour les notes de tir. Si l’on ne tenait compte que des notes de tir air-air (sur cible remorquée par des bimoteurs SB, remplaçant depuis peu dans ce rôle les Polikarpov R-5), il était le premier de la Division ! Pokrychkine fut officiellement félicité par le commandant des VVS pour le District d’Odessa , le major-général K.A. Verchinine, chef de la 4e Armée Aérienne.
En janvier 1942, Porkrychkine fut admis au Parti Communiste d’Union Soviétique. En revanche, il écopa début février de cinq jours d’arrêts de rigueur pour insubordination : lors de manœuvres locales, sa patrouille avait volé à 6 000 m et, de cette altitude, attaqué en toute impunité une formation de bombardiers du parti adverse, échappant aux 27 chasseurs d’escorte…
Fin mars 1942, Pokrychkine devint l’adjoint du chef de la 1ère escadrille du 55 IAP. Envoyé la première semaine d’avril à Odessa pour un entraînement spécifique pour la reconnaissance, il en revint avec un MiG-3R (deux autres seront livrés au 55 IAP dans le cours du mois). Plus important, le 55 IAP reçut aussi à ce moment une dotation de 21 MiG-3U (1ère Série) venant remplacer des MiG-3 perdus à l’entraînement. En tant qu’adjoint du commandant de la 1ère escadrille, Pokrychkine reçut un des cinq avions équipés d’une radio, le n°7 blanc.
Le 20 avril 1942, Pokrychkine obtint dix jours de permission, qu’il utilisa pour rendre visite à sa famille à Novossibirsk. De retour à Byeltsy le 1er mai au soir, il apprit que sa 1ère escadrille devait prendre position dès le lendemain sur le terrain secondaire de Mayaki. A l’arrivée sur ce terrain, les pilotes constatèrent que le BAO construisait frénétiquement des alvéoles camouflées pour les avions et des tranchées. Le 5 mai, des mitrailleuses de DCA (quatre affûts quadruples de 7,62 mm et huit affûts simples de 12,7 mm) étaient installées à Mayaki. Pour tous les pilotes de l’escadrille et pour Pokrychkine en particulier, il ne faisait aucun doute que la guerre était proche.
………
Le 9 mai, un intrus fut signalé par Kichinev, où un radar Redubt avait été installé mi-avril. Pokrychkine et Dyatchenko décollèrent pour tenter d’intercepter l’avion, qui se dirigeait vers la Roumanie. L’appareil, un Ju 88, fut rejoint au nord-ouest de Kichinev, en direction d’Iasi. Pokrychkine et Dyatchenko durent monter à plus de 10 000 m pour se mettre en position de tir. L’équipage du bimoteur n’avait visiblement pas détecté les deux chasseurs, qui ouvrirent le feu à moins de 20 km de la frontière. Le tir de Pokrychkine fit mouche et l’avion bascula brutalement vers la droite avec un moteur en feu, passant dans la ligne de tir de Dyatchenko qui l’acheva. Une série d’explosions se produisirent et les débris de l’avion tombèrent près de la frontière, du côté soviétique. Les débris portaient des cocardes roumaines. « Deux des quatre cadavres étaient en relativement bon état et montraient des cheveux d’un blond plus allemand que roumain. » écrira Pokrychkine dans Nebo Voyny (Ciel de Guerre)
Dans la soirée, Pokrychkine et Dyatchenko furent convoqués à Kichinev, au QG de la 216 IAD, où ils rencontrèrent le général Verchinine. Ce dernier les félicita et leur fit jurer de garder un secret absolu sur le combat du jour. Même après guerre, cette victoire ne fut pas inscrite au palmarès des deux hommes. Elle ne fut reconnue que dans la préface à l’édition de 1991 de Nebo Voyny. Les victimes de Pokrychkine et Dyatchenko provenaient du 4(F)/122 dépendant de l’état-major de la Luftlotte-4.
Les autres pilotes de la 1ère escadrille furent très intrigués par le mutisme de leurs deux camarades à leur retour de Kichinev, surtout après que les mécaniciens aient rendu compte des munitions dépensées (47 obus pour Pokrychkine et 66 pour Dyatchenko).
[NDE – Cet épisode ne figure évidemment pas dans la première édition de Ciel de Guerre, ni en russe ni en français.]
………
Les derniers jours de paix furent marqués à la fois par une activité frénétique du BAO pour que Mayaki soit parfaitement camouflé et préparé et par les derniers vols d’entraînement des pilotes.
Dès le 10 mai, toutes les permissions furent suspendues. Le 13 mai, les unités déployées dans les zones frontalières occidentales furent mises en état d’alerte maximal, mais avec l’ordre « d’éviter avec le plus grand soin toutes les provocations. » Le 15 mai, les troupes situées directement le long de la frontière commencèrent à se retirer dans les fortifications qui avaient été édifiées depuis 1940. Dans la soirée, le 55 IAP reçut à son tour un message indiquant que la plus grande vigilance devait être exercée pour les prochaines 48 heures. Les mécaniciens dispersèrent les avions à Byeltsy comme à Mayaki et les pilotes s’installèrent dans des tentes auprès des alvéoles où leurs avions étaient parqués. À Byeltsy, plusieurs canons de 37 mm et de 76 mm prirent position autour de l’aérodrome.
Le 16 mai à 23h55, le commandant du 55 IAP, le major V.P. Ivanov, reçut du QG de la 216 IAD le message suivant « Hostilités commenceront le 17 mai à 04h00. Soyez prêts à repousser l’agresseur. »
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Oct 24, 2012 11:37    Sujet du message: Répondre en citant

Zavtra, Byla Vojna… (Demain, il y eut la guerre…)

Les pilotes de la 1ère escadrille du 55 IAP sont mis en alerte dès 04h00, mais l’aérodrome de Mayaki n’a pas été détecté et il n’est pas attaqué par la première vague allemande. À 05h40, une formation de neuf MiG-3 et 3U décolle de Mayaki pour intercepter l’ennemi. Le radar de Kichinev a été endommagé, mais surtout les forces allemandes se livrent à un brouillage important des communications radio. Aussi, la mission d’interception se transforme en une sortie de chasse libre à 2 500 m au nord-ouest de Byeltsy.
Vers 06h25, les avions soviétiques détectent sept monomoteurs ennemis, des Bf 109, volant en direction d’Ivanovo-Frankovsk. Au moment où ils s’apprêtent à les attaquer, Pokrychkine aperçoit six autres Bf 109 au-dessus. Si l’avion de Pokrychkine est équipé d’une radio (en tant que chef de patrouille), ses équipiers n’en ont pas et ils ne réagissent pas aux manœuvres de leur chef. Ce dernier, laissant le capitaine Fedor Atrachkevitch mener l’attaque sur les premiers Bf 109, se lance dans un brutal virage ascensionnel et attaque en passe frontale les six Bf 109 en train de coiffer la formation soviétique. La manœuvre surprend l’ennemi. Pokrychkine tire sur deux avions, en endommageant un, puis se fait tirer par un autre 109 et doit dégager brutalement. Il se retrouve à basse altitude au milieu du combat avec la première formation ennemie et tire un autre 109 qu’il voit s’écraser peu après. Faute de confirmation au sol, cet avion ne lui sera pas homologué. La 1ère escadrille a perdu 2 appareils dans le combat et revendique 5 avions ennemis, mais seulement deux seront homologués.

À 10h15, Pokrychkine participe à une seconde mission pour couvrir le terrain principal de Byeltsy. La seconde vague allemande se trouve confrontés à 27 appareils du 55 IAP. Faute de communications radio entre les avions soviétiques, le combat est extrêmement confus, d’autant plus que six Yak-1 du 45 IAP ont la mauvaise idée de vouloir prêter main forte à leurs camarades du 55 IAP. Pokrychkine en endommage un avant de se rendre compte de son erreur. Il se rattrape en abattant un Bf 109, qui s’écrase en bordure du terrain et lui sera compté, et en détruisant avec l’aide de Diatchenko un Ju 88 qui, à la fin du combat, vient prendre des photos (l’avion est compté « en coopération »).
L’incident du Yak-1 se termine par une sévère remontrance de la part du commandant du 55 IAP mais sans plus, car le pilote a réussi à poser son avion endommagé à Byeltsy.
L’après-midi, suspectant que certains avions allemands sont basés en Roumanie (qui, officiellement, n’est pas encore en guerre contre l’URSS), le commandement demande une reconnaissance sur Iasi, que mène la Zveno de Pokrychkine. Au retour, les trois MiG croisent un He 111 isolé (sans doute un des bombardiers qui ont attaqué Kichinev dans l’après-midi et que la DCA soviétique a endommagé) et ils l’exécutent à 5 km du Prut.
………
Le 18 mai, Pokrychkine mène une « double Zveno » (six avions) pour intercepter un raid sur Chernovtsy. Contrairement aux ordres, il décide de monter à 6 000 m et repère une vingtaine de Stuka escortés par des Bf 109. Piquant à travers l’escorte, les six MiG désorganisent la formation allemande, et Pokrychkine tire 2 Ju 87 qui s’écrasent avant que les Bf 109 interviennent. Dans le combat qui s’ensuit, l’avion de Pokrychkine est touché, mais il détruit un 109 tandis que Diatchenko le débarrasse de l’ailier de sa victime. Les avions soviétiques revendiquent 7 ennemis (5 Ju 87 et 2 Bf 109) pour la perte de 2 avions et un avion endommagé (mais réparable). De retour à Mayaki, Pokrychkine est violemment sermonné par le commandant de la 1ère escadrille pour avoir enfreint les ordres qui indiquaient une altitude de patrouille de 2 500 m et il écope de 5 jours d’arrêts de rigueur. La punition est levée dans la soirée à la suite d’un appel téléphonique du commandant de la place de Chernovtsy, qui félicite les « Faucons rouges » (surnom des chasseurs soviétiques) de l’escadrille pour avoir cassé un raid ennemi et préservé la ville. Du coup Pokrychkine se voit homologué un de ses deux Ju 87 et obtient une « probable » pour le Bf 109.
………
Le 19 mai, alors que de très violents combats se déroulent autour de Doubno, 300 km au nord, le 55 IAP est à nouveau mobilisé pour la défense de Kichinev et de Byeltsy. En raison d’une mauvaise coordination radio, la 1ère escadrille rate une formation d’une vingtaine de He 111 qui bombarde la gare de Kichinev, mais se fait intercepter par les 2e et 3e escadrilles.
Dans l’après-midi, c’est Byeltsy qui est attaqué et cette fois la 1ère escadrille intercepte une formation d’une vingtaine de bombardiers allemands descendant du nord. Les neuf MiG volent à 2 500 m et ils ont à peine le temps de tirer les bombardiers qu’ils sont coiffés par l’escorte. Un violent combat s’engage où 4 avions soviétiques sont abattus. Pokrychkine tire un 109 qui explose et un second qui part vers la Roumanie en traînant un panache de fumée noire. Curieusement, le 109 explosé n’est pas compté (le commandement croit-il que les avions ennemis explosent spontanément ?), mais le second 109 a la bonne idée de s’écraser à côté d’un PC régimentaire qui le confirme aussitôt. Dans le combat, le capitaine Atrachkevitch a été blessé et doit être évacué sur l’hôpital de Kichinev. Prokrychkine devient à titre provisoire le commandant de la 1ère escadrille.
………
Le 20 mai, la 1ère escadrille est envoyée à Ivanovo-Frankovsk en renfort pour couvrir L’vov, car la 2e Armée Aérienne du District Militaire de Kiev a été très éprouvée depuis le début des combats. Pokrychkine mène 11 MiG-3 et 3U, qui se posent à Ivanovo-Frankovsk à 10h25.
À 14h00, les avions de la 1ère escadrille escortent neuf Pe-2 de la 223 BAD qui vont attaquer une colonne allemande au nord de L’vov. Pokrychkine a disposé deux Zveno de chaque côté des bombardiers et une troisième, qu’il commande, au-dessus et en arrière de la formation à escorter. Peu avant d’arriver sur la zone du bombardement, une douzaine de Bf 109 attaquent les Pe-2 et passent sous la Zveno de Pokrychkine, qui pique à leur suite et abat deux chasseurs ennemis, tandis que Diatchenko en détruit un troisième. Les Allemands dégagent brutalement et il s’ensuit un combat confus où Pokrychkine endommage un autre 109 mais perd son troisième ailier. Un seul Bf 109 lui sera compté.
Comme l’écrira Pokrychkine, « le troisième homme d’une Zveno est généralement un homme mort » et « les formations d’escorte placées sur les côtés sont totalement inefficaces. » De fait, les deux autres Zveno ont été incapables de participer au combat.
En fin de journée, Pokrychkine décolle avec Diatchenko pour une mission de reconnaissance afin de savoir où sont les colonnes allemandes. Il repère un Hs-126 qu’il touche au premier tir. L’avion doit se poser et les deux chasseurs soviétiques le détruisent au sol.
………
Le 21 mai, le guet radar indique un raid sur Ivanovo-Frankovsk. Instruit par l’expérience de la défense de Byeltsy, Pokrychkine décolle à la tête d’une double Zveno qu’il a organisée en « trois paires » (Tri Pary). Les MiG plongent de 7 000 m sur les avions allemands ; Pokrychkine détruit immédiatement un Ju 88 et disperse les autres avant que l’escorte ne s’en mêle. Pris à parti par le leader de la formation ennemie, il l’abat au-dessus de la ville alors que Diatchenko descend l’ailier. Les MiG revendiquent 5 avions ennemis (2 Ju 88 et 3 Bf 109) pour deux avions endommagés. Le combat s’étant déroulé largement au-dessus de la ville, Pokrychkine obtiendra pour une fois assez vite l’homologation de ses deux victoires.
Par contre, il doit dans l’après-midi mener une mission d’attaque au sol, qu’il trouve stupide compte-tenu de la nature des performances du MiG-3. Il conduit six avions attaquer à la roquette RS-82 une colonne allemande et perd un ailier sous le feu de la Flak, tandis que son avion est endommagé, l’obligeant à se poser sur le ventre au retour.
………
Le 22 mai, Pokrychkine conduit à l’aube une mission de reconnaissance vers Ternopol pour évaluer l’ampleur de la pression allemande. Il effectue ce vol sur l’avion de Diatchenko avec un jeune équipier. Au retour, les deux avions soviétiques tombent nez à nez avec une formation de huit Bf 109 qui viennent d’attaquer un régiment blindé. Un combat acharné se développe mais Pokrychkine réussit à abattre un Bf 109 (qui ne lui sera pas compté) et à endommager un second avion avant d’être lui-même touché. Il réussit cependant à ramener son avion à Ivanovo-Frankovsk, mais son équipier a disparu. En fait, il est tombé en panne d’essence et rejoindra l’unité le surlendemain.
Dans l’après-midi, Pokrychkine mène une double Zveno en chasse libre au-dessus de la route L’vov-Doubno. Il intercepte une formation de dix Ju 87 escortés par seulement quatre Bf 109. Très rapidement, il détruit deux des Stuka tandis que Diatchenko endommage un Bf 109. Pokrychkine se retourne alors vers l’escorte et détruit un autre Bf 109. Le combat se déroule sous les yeux d’officiers de la 13e Armée Blindée, qui confirmeront 5 des 7 avions revendiqués par la formation de Pokrychkine (dont un des deux Ju 87 et le Bf 109 de Pokrychkine).
………
Le 23 mai, alors qu’une violente bataille se déroule autour de Podkamen, la 1ère escadrille n’a plus que cinq avions en état de vol. Pokrychkine, qui a récupéré son « 7 blanc », conduit les cinq avions en couverture au-dessus de L’vov. Volant à 7 000 m, les avions soviétiques survolent une formation mixte de Ju 86 et He 111 appartenant au 4e Régiment de Bombardement de l’aviation hongroise, escortée par des Bf 109E du 1er Régiment de chasse. Pokrychkine détruit un Ju 86 à sa première attaque, puis avec Diatchenko, il détruit un He 111 et un Bf 109 avant d’endommager un autre Ju 86 avec ce qui lui reste de munitions. Les cinq avions soviétiques revendiquent 11 appareils ennemis abattus et 4 endommagés. Ils n’ont subi aucune perte, mais un des ailiers de Pokrychkine a vu son avion endommagé par le tir d’un 109 et doit se poser sur le ventre au retour. Ils obtiendront la confirmation de 7 victoires, la DCA de L’vov revendiquant les 4 autres avions. Pokrychkine se voit homologué son Ju 86 et les deux avions détruits en collaboration avec Diatchenko.
Ce combat au-dessus de L’vov vaut à Pokrychkine à la fois les félicitations du gouverneur militaire de la ville, qui souligne que les cinq avions ont attaqué une formation ennemie forte de 40 appareils et l’ont dispersée avant qu’elle puisse effectuer son bombardement, et une dénonciation du responsable local de la défense aérienne pour non-respect des règlements tactiques en raison de son altitude de patrouille.
En fin de journée, Pokrychkine reçoit l’ordre de rentrer sur Mayaki pour permettre à la 1ère escadrille de se reconstituer.
………
Rentré le 24 mai en début de matinée à Mayaki, Pokrychkine a la surprise de trouver sur le terrain des journalistes du quotidien de l’Armée, l’Étoile Rouge (Krasnaja Zvezda). Il doit se plier au rituel de l’interview puis des photographies et découvre que son avion a été rapidement repeint pour faire figurer six marques de victoire – ce qui le met en colère, car il est à ce moment titulaire de 12 victoires dont 3 en coopération, et qu’en règle générale il ne fait porter aucune marque particulière sur son appareil…
Cependant, comme il l’indiquera dans son livre Ciel de Guerre, Pokrychkine est à ce moment bien plus préoccupé par les pertes subies par le 55 IAP (qui n’a plus que 27 avions en état de vol et a perdu un quart de ses pilotes) et par le maintien de ce qu’il considère comme « des tactiques inadaptées ».
………
Le 25 mai, la Roumanie déclare officiellement la guerre à l’URSS et les forces de l’Axe lancent une série d’attaques dans les Carpathes, tout en se préparant à franchir le Prut. Kichinev est à nouveau attaqué.
Pokrychkine cependant ne vole pas ce jour là et peut se reposer un peu de la tension subie lors du détachement auprès de la 2e Armée aérienne. Il en profite pour toucher un nouvel avion, un MiG-3U à radio qui devient le second « 7 blanc ». Ce même jour, le capitaine Atrachkevitch reprend son poste comme commandant de la 1ère escadrille et Pokrychkine redevient son adjoint.
………
Le 26 mai, l’aviation roumaine lance plusieurs raids sur la région de Kichinev. À 13h30, une double Zveno menée par Atrachkevitch intercepte 9 Bleinheim des FARR escortés par 12 Bf 109. Les avions soviétiques volent à 3 500 m quand ils aperçoivent l’ennemi, légèrement au-dessus d’eux et venant en sens inverse. Lors de la première passe, Atrachkevitch et Pokrychkine abattent chacun un bimoteur avant d’affronter l’escorte. Manœuvrant violemment dans le plan vertical, Pokrychkine abat un Bf 109 tandis que Diatchenko en endommage un autre. Le troisième ailier de la Zveno de Pokrychkine se retrouve isolé et il est abattu par un des Bf 109 de l’escorte. Les deux Blenheim sont confirmés par les troupes au sol et le 109 de Pokrychkine considéré comme probable. Au retour, Pokrychkine et Atrachkevitch ont une sérieuse altercation, Pokrychkine reprochant au chef d’escadrille la perte de son ailier, due à sa décision de voler par groupes de trois avions et non par paires.
Dans l’après midi, Pokrychkine et Diatchenko font une reconnaissance armée le long du Prut et détruisent un IAR-38 d’observation. L’avion ennemi tombe cependant du côté roumain du fleuve et n’est pas homologué.
………
Le 27 mai, les troupes roumaines et allemandes commencent à traverser le Prut dès l’aube. L’artillerie soviétique, très active, inflige aux forces de l’Axe de lourdes pertes. La 1ère escadrille effectue trois missions d’escorte d’Il-2 et de I-153Sh attaquant les ponts de bateaux ennemis. Pokrychkine prend part aux deux dernières missions, mais l’aviation roumaine n’intervient pas. Au retour de sa seconde mission, Pokrychkine repère un bimoteur isolé survolant le Prut, l’attaque par dessous et l’incendie. L’avion, un SM.79B, s’abîme du côté soviétique et sera homologué le lendemain.
………
Le 28 mai, la plupart des avions d’assaut de la 4e Armée Aérienne ayant été mis à la disposition de la 2e Armée, dont les forces ont été saignées à blanc dans les combats autour de Dubno et L’vov, le commandement demande au 55 IAP de mener des missions d’attaque au sol contre les colonnes germano-roumaines qui tentent d’alimenter les zones de traversée du Prut. Peu adaptés à ces missions, les MiG-3 réussissent cependant à détruire plusieurs dizaines de camions, essentiellement avec des roquettes RS-82. Trois appareils sont perdus à cause de la DCA, dont celui du capitaine Atrachkevitch. Aleksandre Pokrychkine se retrouve à nouveau commandant par intérim de la 1ère escadrille.
………
Le 29 mai, alors que les troupes roumaines ont beaucoup souffert dans la tentative de traversée du Prut et que l’offensive germano-roumaine semble enlisée, l’aviation ennemie fait à nouveau son apparition, essentiellement pour bombarder les batteries d’artillerie et les fortifications soviétiques. Dans la matinée, menant une double Zveno organisée en trois paires, Pokrychkine surprend une formation de 12 IAR-81 de bombardement en piqué. L’attaque tourne au massacre pour les avions roumains, dont 5 s’écrasent immédiatement, 2 étant revendiqués par Pokrychkine et un par Diatchenko. Six IAR-80 tentent alors de s’interposer mais Diatchenko et Pokrychkine en détruisent chacun un.
La DCA soviétique revendiquera certains des avions détruits par le 55 IAP, mais Pokrychkine obtiendra l’homologation d’un IAR-81 et d’un IAR-80.
En début d’après-midi, il conduit une reconnaissance armée avec Diatchenko et surprend un IAR-38 qu’il abat juste devant le PC d’une batterie d’artillerie soviétique, ce qui lui vaudra l’homologation rapide de sa victoire. En milieu d’après-midi il conduit une autre double Zveno pour intercepter un groupe de He 111 et en abat un avant que son moteur ne soit touché par le tir d’un mitrailleur roumain. Pokrychkine doit poser en plein champ son avion et il est légèrement blessé à l’arcade sourcilière. Ramené à Mayaki par l’estafette du colonel d’un régiment stationné à proximité de l’endroit de son crash, il est envoyé en observation à l’hôpital de Kichinev, où il séjournera quatre jours, jusqu’au 2 juin.
………
Pendant son séjour à l’hôpital, il rédige une petite brochure contenant ses recommandations pour de nouvelles tactiques de combat. Cet opuscule, dont le manuscrit est aujourd’hui pieusement conservé au Musée des Forces Armées, lui vaudra des inimitiés tenaces.
………
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MessagePosté le: Mer Oct 24, 2012 11:38    Sujet du message: Répondre en citant

Pokrychkine, nommé capitaine, revient le 3 juin à Mayaki. Le 55 IAP a touché 17 nouveaux pilotes, mais 4 seulement sont considérés comme capables de missions de combat. Se souvenant des talents pédagogiques de Pokrychkine, le commandant du régiment lui donne la tâche de former les autres au pilotage du MiG-3.
Du 3 au 8 juin, Pokrychkine stationne à Byeltsy où il entraîne les nouveaux pilotes, qui comptent à peine quelques heures sur I-153 et I-16, et se fait encore remarquer par ses méthodes non conformistes.
………
Le 9 juin, il rejoint la 1ère escadrille à Mayaki avec cinq nouveaux pilotes, dûment certifiés par ses soins. Il a le plaisir d’apprendre que le régiment va toucher 27 nouveaux MiG-3UD, tous équipés de nouvelles radios tout juste arrivées des Etats-Unis.
………
Le 10 juin, c’est sur l’avion de Diatchenko que Pokrychkine mène ses hommes à l’attaque de bombardiers IAR-81 qui harcèlent les positions d’artillerie soviétiques. Il détruit un bombardier en piqué roumain, mais se retrouve face à quatre Bf 109 pilotés très agressivement. Il se dégage par une passe frontale et abat un des chasseurs avant de voir son avion endommagé. Il réussit cependant à le ramener à Mayaki. Les deux avions, qui sont tombés du côté soviétique, lui seront homologués.
………
Le 11 juin, Pokrychkine, avec les commandants des deux autres escadrilles du 55 IAP et l’état-major du régiment, est à Kichinev où il rencontre le général Novikov (commandant des VVS) en tournée d’inspection, ainsi que le général Verchinine (commandant la 4e Armée Aérienne). Pokrychkine a le plaisir de voir que Novikov se montre beaucoup plus ouvert à ses innovations que son commandement direct. La satisfaction de Pokrychkine est décuplée par l’arrivée de 15 des 27 MiG-3UD « Série 3 » tant attendus.
Pokrychkine touche le « 13 Blanc », qui deviendra son avion fétiche pendant les combats de l’été. Le régiment touche aussi trois MiG-3UR de reconnaissance (codés R1, 2, 3) pour des missions de renseignement au profit de l’état-major.


La première bataille de Kishinev

Le 12 juin, les troupes germano-roumaines lancent une nouvelle offensive. C’est le début de la première bataille de Kishinev. Le 55 IAP intercepte deux raids, l’un de la Luftwaffe et le second de la FARR.
Du « perchoir » (la patrouille à 7 500 m), Pokrychkine intercepte le premier raid avec 6 avions (3 paires) de la 1ère escadrille. Sa formation revendique 3 Ju 88 et 1 Bf 109, sans perte. Pokrychkine obtient l’homologation du Bf 109 et d’un Ju 88 en coopération avec Diatchenko. La 2e escadrille attaque le même raid de l’altitude réglementaire de 2 500 m, elle revendique un Ju 88 et un Bf 109, mais perd deux avions abattus par l’escorte et deux autres sévèrement endommagés.
Dans l’après-midi, le raid roumain est intercepté par les 2e et 3e escadrilles, qui sont cette fois montées à 5 000 m. Trois SM.79B et deux Bf 109 sont revendiqués, mais un MiG est abattu par le tir défensif des bombardiers.
………
Le 13 juin, le 55 IAP escorte des bombardiers Pe-2, mais aussi de vieux SB, qui attaquent les troupes roumaines. Pokrychkine et ses hommes accompagnent 9 Pe-2 qui s’en prennent à des ponts de bateaux sur le Prut. Volant à 7 000 m, les trois paires de MiG tombent sur une dizaine de Bf 109 (sans doute roumains) qui se préparent à attaquer les Pe-2 et en détruisent quatre, dont deux pour Pokrychkine (qui obtiendra l’homologation d’un avion « sûr » et d’un autre « probable »). Alors que les Bf 109 roumains s’enfuient, les MiG se font coiffer par huit autres Bf 109 (sans doute allemands). Pokrychkine réplique par une attaque frontale et touche un Bf 109, avant que son avion soit endommagé ; par ailleurs, deux MiG et un Pe-2 sont abattus. Cet épisode aura des suites très désagréables, car le commandant de la formation de bombardiers accuse les chasseurs de « couardise ». En effet, le premier combat s’est déroulé hors de vue des Pe-2.
………
Le 14 juin, les terrains de Byeltsy et Mayaki sont attaqués par la Luftwaffe, qui s’en prend aux régions d’Odessa et de Nikolaevsk. Les MiG sont surpris au décollage, car les chasseurs allemands ont volé sous la couverture radar. Un violent combat se déroule au-dessus de Mayaki ; Pokrychkine abat deux Bf 109 mais perd deux avions, dont celui du Lt Teterine, qui commandait la seconde paire et qui est tué. Pokrychkine, dont l’appareil (le 4 Blanc, un avion de réserve) a été légèrement endommagé, attribuera à Teterine l’un des 109 qu’il a abattus. Depuis fin mai, « donner » une victoire à un pilote tué est devenu une pratique courante dans les VVS, car toute victoire homologuée donne droit à une forte prime. Pour les pilotes, c’est un moyen d’aider les familles de leurs camarades tombés au combat. Pokrychkine n’obtient donc qu’une victoire, d’ailleurs en coopération avec son ailier, Diatchenko. Au-dessus de Byeltsy, le combat est encore plus dur ; les 2e et 3e escadrilles perdent quatre avions pour deux Bf 109 abattus. Le colonel Ivanov, commandant du régiment, est au nombre des morts.
Dans l’après-midi, aux commandes du R-2 de reconnaissance, Pokrychkine survole les concentrations ennemies entre Iasi et le Prut.
………
Le 15 juin, les rescapés du 55 IAP escortent des Il-2 et des I-153Sh qui attaquent les positions roumaines. La formation n’est pas attaquée. Sur le chemin du retour, Pokrychkine aperçoit plusieurs IAR-81 qui attaquent une position soviétique. Plongeant de son « perchoir », il conduit une attaque qui le voit détruire deux chasseurs-bombardiers roumains en succession rapide, pendant que Diatchenko s’en attribue un troisième et la deuxième paire un quatrième en coopération. Par une sorte de miracle (ou par le fait que les avions roumains sont tombés sous les yeux d’officiers soviétiques…), les quatre avions seront homologués.

………
Le 16 juin au matin, Pokrychkine est informé par l’officier administratif du régiment qu’il est aux arrêts de rigueur et convoqué à Kishinev pour enquête. Transféré en fin de matinée, il apprend qu’une instruction est ouverte contre lui pour « abandon de poste » lors de l’escorte des Pe-2 du 13 juin. Après plusieurs heures d’attente, le pilote est libéré à la suite d’un appel du commissaire politique du régiment, Mikhail Pogrebnoj. Néanmoins, ce dernier ne parvient pas à obtenir le classement définitif du dossier.
De retour à Mayaki en fin de journée, Pokrychkine a au moins la satisfaction de récupérer son « 13 Blanc » réparé. Pendant qu’il se morfondait à Kishinev, le 55 IAP a connu d’âpres combats pour protéger les avions d’assaut soviétiques. Il a perdu cinq appareils et quatre pilotes pour trois victoires.
………
Le 17 juin, Pokrychkine conduit deux reconnaissances au-dessus de la région de Iasi avec le MIG-3UR R-2. Ses photos confirment que l’attaque vers Kishinev est stoppée.
………
Le 18 juin, Pokrychkine conduit 12 avions en six paires escorter des Pe-2 qui vont bombarder la gare de Iasi. Il laisse deux paires de chaque côté et monte au « perchoir » avec les deux dernières paires. Alors que les bombardiers soviétiques viennent de prendre la route du retour, Pokrychkine aperçoit à travers une couverture nuageuse de 2/10 huit Bf 109 allemands qui fondent sur les Pe-2. Avec l’avantage de l’altitude, Pokrychkine conduit ses quatre MiG à l’attaque et il abat à sa première passe le commandant de la formation ennemie. Dans le combat qui suit, trois autres Bf 109 sont abattus, contre 1 MiG. Hélas, comme les avions ennemis tombent loin des lignes soviétiques, aucun n’est homologué.
………
Le 19 juin, Pokrychkine est à nouveau convoqué à Kishinev, mais c’est pour apprendre avec soulagement que la plainte du commandant des Pe-2 du 13 juin est classée. Bien mieux, le commandant de la 216e IAD lui annonce qu’il prend « à titre provisoire » le commandement du 55 IAP, en attendant qu’un officier « de grade adéquat » soit nommé.
………
Le 20 juin, Pokrychkine réunit les chefs de zveno et commandants d’escadrille et indique qu’il entend réorganiser le 55 IAP en deux escadrilles à cause des pertes subies les jours précédents. Il reste 39 avions (dont 28 opérationnels) et 41 pilotes.
………
Le 21 juin au matin, Pokrychkine, qui est à Byeltsy pour régler différents problèmes administratifs, reçoit un appel de l’état-major de la 4e Armée Aérienne lui ordonnant de transférer le 55 IAP à Ivanovo-Frankovsk pour couvrir l’offensive de Kirponos vers L’vov. La 2e Armée Aérienne a en effet perdu 84 avions pour la seule journée du 20 juin. Ce transfert d’urgence se fait en deux groupes. Une partie des mécaniciens de l’échelon au sol ralliera le nouveau terrain dans la nuit.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Oct 24, 2012 11:39    Sujet du message: Répondre en citant

L’offensive vers L’vov et la bataille de Berjani

Dans la journée du 22 juin, le 55 IAP effectue 67 missions de combat au-dessus des forces du général Konev, qui tentent de percer vers L’vov. De son côté, la Luftwaffe conduit de très nombreuses missions pour tenter d’endiguer l’attaque soviétique. Pokrychkine escorte dans la matinée deux attaques d’I-153sh contre des colonnes blindées allemandes avec une double zveno (3 paires). Dans l’après-midi, alors qu’il couvre des chars soviétiques, sa formation intercepte 7 Ju 87 escortés par 8 Bf 109. Pokrychkine détruit un Ju 87 et endommage un Bf 109, mais son « 13 blanc » est touché deux fois. Le Ju 87 lui sera homologué.
En fin de journée, Pokrychkine conduit six avions attaquer à la roquette RS-82 une colonne allemande. Il ramène son « 4 Blanc » percé comme un écumoire tandis que deux de ses MiG sont abattus par la Flak.
………
Le 23 juin retrouve les pilotes du 55 IAP couvrant les troupes de Konev qui attaquent vers Berjany. Pokrychkine se réserve la couverture haute et intercepte une formation de Ju 88 se dirigeant vers les lignes soviétiques. Lors de sa première passe, il détruit un bimoteur, puis il en partage un autre avec Diatchenko. Seul celui-ci lui sera compté (en coopération).
Dans l’après-midi, l’état-major de la 2e Armée exige que le 55 IAP effectue une mission de couverture à basse altitude, ce qui laisse peu de marge de manœuvre à Pokrychkine. Il emmène 12 appareils en six paires. L’une des paires s’égare, survole les lignes allemandes et les deux avions sont abattus par une Flak légère très agressive. Pokrychkine aperçoit alors « de gros biplans » et en abat deux avant de devoir affronter six Bf 109. Un combat confus s’ensuit ; un MiG est abattu et deux Bf 109 endommagés. Les « gros biplans » étaient des Letov S-328 de la 5e escadrille de reconnaissance de l’aviation slovaque. Pokrychkine obtiendra l’homologation de l’un d’eux (les documents de la 5e escadrille indiquent ce jour un avion perdu en combat aérien et deux abattus par la DCA soviétique).
………
Le 24 juin dans la matinée, alors que Konev fait une ultime tentative pour prendre Berjany, le 55 IAP est à nouveau employé pour des attaques au sol, en dépit d’une sévère altercation de Pokrychkine avec le responsable local de la 2e Armée Aérienne. Trois MiG sont perdus et quatre endommagés par la Flak, dont le « 4 Blanc » de réserve utilisé par Pokrychkine).
Dans l’après-midi, Pokryshkine mène une double zveno (trois paires) en couverture au-dessus de Berjany. Il a la surprise de découvrir des Heinkel 111 bombardant à basse altitude. Il en abat immédiatement un, puis un second en coopération avec Diatchenko. Les deux avions sont homologués, car ils tombent près du PC du 68e Corps Blindé.
………
Le 25 juin, alors que la bataille pour Berjany se poursuit, Pokrychkine effectue deux missions de reconnaissance dans le R-2, au profit du corps de Konev. Les clichés qu’il rapporte vont confirmer Konev et Kirponos dans leur analyse que les forces soviétiques ont en face d’elles des défenses puissantes et que l’ennemi peut contre-attaquer dans un délai assez bref. Pour ces deux missions accomplies dans des conditions très dangereuses, Pokrychkine recevra l’Ordre de Lénine à la mi-juillet.
………
Le 26 juin, l’état-major exige du 55 IAP de nouvelles missions d’assaut. Un seul avion est perdu, mais trois endommagés. En fin de journée, le 55 IAP, réduit à 11 avions en état de vol, est relevé par des unités venant du secteur Vinnitsa-Katovsk.
………
Le 27 juin, le 55 IAP s’envole pour Byeltsy, où il retrouve 17 nouveaux pilotes frais émoulus des écoles, ainsi que 16 avions tout neufs. Pokrychkine découvre dans le lot trois MiG-3UT en provenance des stocks de l’IA-PVO. Ces appareils se distinguent des 3U et 3UD par un armement renforcé par deux mitrailleuses UBS de 12,7 mm en gondoles et par un camouflage non standard par rapport aux appareils de « l’aviation frontale ».

………
Le 28 juin, les forces allemandes et roumaines de la 11e Armée de von Schobert lancent une série d’attaques en direction de Kishinev pour fixer les forces soviétiques. En dépit de sa fatigue, Pokrychkine mène une formation de six avions escorter des I-153sh qui attaquent les colonnes ennemies. Il perd un jeune pilote qui commet l’erreur de suivre les biplans dans leur attaque et se fait cueillir par la DCA.

La deuxième bataille de Kishinev

Alors que les forces allemandes ont lancé une grande contre-offensive contre les armées de Konev et Kirponos dans le nord-ouest de l’Ukraine, la 11e Armée de von Schobert et le Corps Roumain de Troupes de Montagne continuent leur attaque vers Kishinev, espérant percer au nord de la ville et encercler les forces soviétiques couvrant Odessa. L’attaque germano-roumaine se heurte aux fortifications de campagne soviétiques et ses progrès, obtenus au prix de lourdes pertes, sont limités. L’activité aérienne est relativement intense, mais du côté de l’Axe, ce sont surtout les FARR qui sont engagées sur Kishinev car la Luftwaffe, les Hongrois et les Slovaques sont engagés plus au nord en couverture de l’attaque lancée par von Kleist et von Stülpnagel.

Le 29 juin, le 55 IAP, en dépit de ses pertes, assure la couverture de Kishinev. Alexandre Pokrychkine prend part à trois missions, dont deux sur le MIG-3UT « 01 Blanc ». En milieu de matinée, il conduit une double zveno organisée en trois paires, qui va intercepter neuf Heinkel 111H-3 et seize IAR-80. Lors de cette mission, qu’il qualifiera dans Nebo Vojny de « mission type », les chasseurs soviétiques bénéficient de l’alerte donnée par le radar Redubt couvrant la zone. Les six MIG peuvent monter à 7 500 m avant de piquer sur la formation roumaine et ils exécutent 5 Heinkel et 4 IAR-80 (4 et 3 seront homologués) pour la perte de 2 MiG, dont hélas celui de Diatchenko, blessé par le tir d’un mitrailleur d’un Heinkel puis abattu par un IAR-80. Brûlé aux mains et au visage, l’ailier de Pokrychkine se parachute à l’ouest de Kishinev. De son côté, Pokrychkine obtiendra l’homologation d’un Heinkel et d’un IAR-80. Il est probable qu’il a aussi abattu un second He 111, qu’il créditera cependant au compte du Lt Shoulga, dont le MiG, second avion soviétique perdu dans ce combat, s’est écrasé au sud de Kishinev.
Peu après 13h00, alors que deux autres doubles zveno sont engagées au-dessus de la ligne de front, Pokrychkine redécolle avec trois autres MiG (en dva pary) pour intercepter une nouvelle formation roumaine. Ici encore, les intercepteurs soviétiques bénéficient d’un délai d’alerte suffisant pour monter en altitude avant de fondre sur la formation ennemie. Dès la première passe, Pokrychkine incendie un SM.79B, dont la structure en bois résiste mal au 2 x 20 mm et 2 x 12,7 mm du MiG-3UT et qui s’écrase dans un faubourg de Kishinev. Pokrychkine endommage alors un second Sparviero (qui ne lui sera pas compté, en dépit du fait que l’avion s’écrasera peu après). Il est alors pris à partie par quatre Bf 109 E de la Flotila 1 Vinâtoare et en abat deux (un sera homologué et le second compté comme « probable »). Les FFAR admettront avoir au total perdu 4 SM.79B et 2 Bf 109 dans ce combat alors que 4 victoires seulement seront homologuées au 55 IAP.
En fin d’après-midi, Pokrychkine décolle sur le MiG-3UR « R2 » pour photographier la situation des troupes roumaines.
………
Le 30 juin commence mal pour le 55 IAP et miraculeusement pour son commandant par intérim, Alexandre Pokrychkine. À l’aube, 7 Blenheim et 6 IAR-81 des FFAR attaquent Byeltsy après une approche sous la couverture radar et incendient 7 avions sur le terrain. Les assaillants perdent un bimoteur, abattu par la DCA du terrain. Pokrychkine, qui était en train d’établir le tableau des missions du jour, sort de l’abri-PC au bruit des premiers avions et s’empare de la ShKaS arrière d’un Polikarpov R-Z de servitude pour tirer sur les assaillants. Il est encadré par 4 bombes anti-personnel de 10 kg, dont aucune n’explose…
Peu après, Pokrychkine décolle à la tête d’une double Zveno pour une mission de couverture au-dessus du front. Alors que les avions sont en montée, le radar de Kishinev signale un raid à proximité. Les FFAR, visiblement persuadées que l’attaque matinale sur Byeltsy les a débarrassées des chasseurs soviétiques, ont lancé un raid important : 9 He 111 et 9 SM.79B, escortés par 6 Bf 109E et 8 IAR-80. Cette fois, les MiG n’ont pas le temps de monter au « perchoir » et attaquent avec une faible marge d’altitude. Pokrychkine entame le combat par une attaque frontale sur les bombardiers et deux SM.79B tombent sous le tir de son MiG-3UT (un seul lui sera compté). Il affronte ensuite l’escorte et détruit un Bf 109 avant de voir son avion sérieusement endommagé par deux IAR-80, au point qu’il doit se poser sur le ventre à 15 km de Byeltsy. Il se blesse légèrement à la face en heurtant le collimateur dont son MIG-3UD est équipé. Les MiG revendiqueront en tout 5 bombardiers et 3 chasseurs, mais seuls 3 bombardiers et un chasseur seront homologués. Cependant, désorganisés par la première attaque qui a abattu le commandant de la Flotila 1 et son premier adjoint, les bombardiers roumains lâchent leurs bombes loin de leurs objectifs et repartent.
Ce combat vaudra à Pokrychkine les félicitations du commandant de la 4e Armée Aérienne pour avoir « sauvé Kishinev ».
………
Dans la journée du 1er juillet, les combats se déplacent vers le haut Prut, où le LIIe Corps d’Armée allemand attaque en direction de Soroki. Plus au sud, l’offensive de von Schobert et des Roumains a été bloquée par les forces soviétiques, même si de violents combats se déroulent sur la rive ouest du Prut, tenue par les troupes du colonel-général Tiulenev.
A Byeltsy, Pokrychkine, cloué au sol en raison de sa blessure, dirige les interventions du 55 IAP à partir des informations transmises par le radar de Kishinev. Compte tenu du faible nombre d’avions disponibles, il généralise la formation dva pary (deux paires). Les FFAR sont peu présentes et le 55 IAP revendiquera seulement deux avions pour cette journée (deux IAR-38 de l’Aviatie de Lupta).
………
Le 2 juillet, devant les très lourdes pertes subies, von Schobert suspend les opérations des forces germano-roumaines, même si de violents combats continuent plus au nord, dans la région du haut Prut. Pour les historiens soviétiques, c’est la fin de la deuxième bataille de Kishinev. Cet arrêt momentané des combats est le bienvenu pour le 55 IAP, réduit à 15 avions en état de vol et 27 pilotes.
………
Pokrychkine passe le 3 juillet à Kishinev, au QG de la 216e IAD et de la 4e Armée Aérienne. En raison des combats sur le haut Prut et vers Brody et Shepetovka, les deux autres régiments de la Division de Chasse font mouvement vers Byeltsy et Kamenets-Podol’sky, tandis que le 55 IAP doit se redéployer vers Kotovsk pour assurer à lui seul la défense de Kishinev et du cours moyen-inférieur du Prut.
En fin d’après-midi, les avions du 55 IAP quittent donc leur base pour se déployer à Kotovsk, mais aussi sur le terrain auxiliaire de Tarakija (rapidement renommé « Tarakanija » en raison de la présence de blattes et autres cafards agressifs dans les maisons attribuées au personnel navigant).
………
Le 4, tandis que le 55 IAP s’installe dans ses nouveaux quartiers, il reçoit à nouveau la visite des journalistes de la Krasnaya Zvezda (dont le réputé Vassili Grossman) et – fait plus important – voir arriver onze nouveaux pilotes. Pokrychkine doit cependant constater que ces renforts, s’ils sont les bienvenus, manquent complètement d’entraînement tactique.
………
Le 5, le régiment reçoit 13 nouveaux MIG-3U et 7 Polikarpov I-16 Typ-24. Pokrychkine peut alors établir un programme d’entraînement adéquat pour ses jeunes pilotes.
………
Autorisé le 6 à voler à nouveau, Pokrychkine ne perd pas de temps pour prendre en main la formation des nouveaux venus. Pour habituer les jeunes pilotes à prendre en mains des avions à forte charge alaire, il demande aux mécaniciens de monter des plaques de fonte sur les petits I-16.
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MessagePosté le: Mer Oct 24, 2012 11:40    Sujet du message: Répondre en citant

La troisième bataille de Kishinev

Le 7, Pokrychkine est convoqué dans la matinée à Kishinev, pour apprendre que les forces ennemies sont en passe de franchir le Prut au nord de Zajkany (en fait, le fleuve a déjà été traversé). Une nouvelle offensive ennemie contre Kishinev est imminente !
À cette date, grâce aux avions nouvellement livrés et aux efforts constants des mécaniciens, le 55 IAP dispose de 31 avions opérationnels (non compris les I-16, réservés à l’entraînement), de 28 pilotes « prêts au combat » et de 10 autres que l’on espère qualifier dans les prochains jours, soit de quoi reconstituer deux escadrilles.
………
A l’aube du 8 juillet, après plusieurs jours d’absence dans le ciel, les FFAR se manifestent à nouveau. En effet, le groupe d’armées germano-roumain de von Schobert reprend l’offensive vers Kishinev pendant que le LIIe Corps d’Armée s’avance vers Kamenka pour attaquer les défenses soviétiques par le nord.
Pokrychkine, qui a récupéré son « 7 Blanc », intercepte à la tête d’une formation de six avions une formation mixte de He 111 et SM.79B qui vient de bombarder les défenses soviétiques à Jargara. Laissant les deux autres paires attaquer les bombardiers, il engage directement l’escorte, composée de Bf 109 et d’IAR-80, et abat immédiatement le commandant de la formation (cette victoire sera homologuée) avant d’endommager un second Bf 109 puis d’abattre un IAR-80 (qui ne sera compté que comme probable). Les quatre autres MIG revendiquent 3 SM.79B et 1 He 111 (deux des SM.79B seront homologués, plus le Heinkel, qui a la bonne idée de tomber à côté d’un PC soviétique). Hélas, deux avions sont perdus, l’un abattu par un mitrailleur de SM.79 et le second par un IAR-80 qu’il a le tort d’engager en combat tournoyant.
L’après-midi, tandis que le 55 IAP est engagé au profit des forces couvrant Kishinev, Pokrychkine effectue encore deux missions, l’une à la poursuite d’un avion de reconnaissance (qu’il manque en raison d’un mauvais cap donné par le radar de Kishinev) et l’autre dans le « R2 », pour photographier les forces ennemies.
………
La journée du 9 juillet voit les forces soviétiques lancer des contre-attaques contre les troupes de von Schobert, qui continuent cependant d’avancer lentement. Après plusieurs missions de couverture, l’état-major de la 4e Armée Aérienne demande au 55 IAP d’effectuer des attaques au sol, à la grande colère de Pokrychkine qui a une conversation téléphonique extrêmement houleuse avec le chef d’état-major de la 4e Armée.
En milieu d’après-midi, contraint et forcé, il conduit deux double zveno pour une attaque à la roquette sur les colonnes de ravitaillement ennemies. Alors qu’il vient personnellement d’incendier plusieurs camions, il repère des chasseurs ennemis qui viennent coiffer la seconde formation, conduite par le commandant de la 2e escadrille. Après avoir prévenu ce dernier (dont l’avion est équipé d’une radio) il manœuvre violemment pour s’interposer entre les avions soviétiques qui viennent d’effectuer leur attaque à la roquette et les assaillants. Ce faisant, il surprend ses ailiers (seuls deux sur cinq disposent d’une radio) et se retrouve seul face à une formation mixte de 4 Bf 109 et 8 IAR-80 ; il abat immédiatement l’un des 109 avant de devoir échapper à 4 IAR très agressifs, qui endommagent sérieusement son MiG. Son attaque a laissé le temps aux avions de la 2e escadrille de prendre un peu d’altitude, mais sa propre formation, désorganisée, se fait surprendre par les IAR et perd deux MiG, pilotés par des pilotes novices. La 2e escadrille peut cependant intervenir et revendiquera un IAR-80 avant que les chasseurs roumains ne disparaissent.
À son retour à Kotovsk, Pokrychkine a une nouvelle discussion orageuse avec l’état-major de la 4e Armée Aérienne. Il notera dans son journal : « L’absence d’équipement systématique en radio interdit une bonne coordination tactique. Les pilotes n’ayant qu’une faible expérience du combat en sont les premières victimes. »
………
Le 10 au matin, Kotovsk étant menacé par l’avance ennemie, l’ensemble du 55 IAP se relocalise sur Tiraspol. Sans doute suite aux échanges téléphoniques de la veille, la 4e Armée Aérienne n’exige plus des missions d’assaut de la part du 55 IAP. Pokrychkine en profite pour expérimenter une formation de 8 avions (4 paires) dans une mission de couverture des unités engagées face à von Schobert. Il intercepte un IAR-38 de reconnaissance qu’il abat rapidement (l’avion sera homologué) mais perd un équipier qui s’égare dans un banc de brume, décroche (manque d’entraînement au PSV) et percute le sol à l’est de Jargara.
………
Dans la journée du 11, le 55 IAP conduit plusieurs missions d’interception au-dessus de Kishinev, dont l’ennemi se rapproche dangereusement par l’ouest et le nord. Pokrychkine abat un Blenheim I (homologué) et un IAR-81 de bombardement en piqué (attribué à la DCA). Tiraspol étant aussi menacée par les XIe et XXXe Corps d’Armée, le 55 IAP s’envole pour Razdel’naja, dans la zone de défense d’Odessa.
………
Le 12 juillet est marqué pour le 55 IAP par une bonne et une mauvaise surprise. La bonne consiste dans la livraison de 16 MIG-3UD, tous équipés de radio. La mauvaise vient de ce que l’état-major, devant la détérioration de la situation sur le terrain, demande à nouveau des missions d’attaque au sol. Pokrychkine en conduira deux, contre les formations ennemies pénétrant dans les faubourgs ouest de Kishinev. L’aviation roumaine brille par son absence, mais le 55 IAP perd deux avions sous les coups d’une Flak agressive, tandis que quatre autres sont sérieusement endommagés.
………
Le 13 juillet, alors que Kishinev est encerclée par le nord et l’ouest, le 55 IAP continue d’appuyer les troupes soviétiques, en compagnies d’I-153Sh. Deux IAR-38 qui s’essayent au guidage d’artillerie sont abattus par des ailiers de Pokrychkine, qui guide les jeunes pilotes dans leurs premiers combats. Deux autres MiG sont perdus du fait de la Flak.
En fin de journée, Pokrychkine est informé que l’Ordre de Lénine lui a été attribué pour ses missions de reconnaissance de fin juin. « Une petite fête fut organisée, bien que peu d’entre nous aient eu le cœur joyeux devant la situation à Kishinev » raconte-t-il dans Nebo Vojny.
………
Le 14, alors que les troupes soviétiques commencent à évacuer Kishinev, le 55 IAP continue les missions d’attaque au sol contre les unités germano-roumaines. La seule mission indiquée sur le carnet de vol de Pokrychkine est une mission de reconnaissance, qu’il effectue sur son fidèle « R2 ».
En début de soirée, le 55 IAP reçoit la visite de deux officiers français, le général Petit et le commandant Mirlesse (du 2e Bureau « Air »). Il semble que Pokrychkine ait alors une conversation assez longue avec Mirlesse, qui parle parfaitement russe. En effet, plusieurs références aux « tactiques des aviations alliées » apparaissent dans les carnets de Pokrychkine fin juillet et début août. Une autre « petite fête » est organisée en l’honneur des visiteurs, mais aussi pour le 14 juillet (considéré comme « jour fêtable » en Union soviétique).
………
Le 15 juillet, alors que les troupes soviétiques s’accrochent toujours aux faubourgs est de Kishinev, les FFAR lancent un raid sur Odessa, qui est intercepté par le 55 IAP. Pokrychkine revendique un Heinkel-111 et un IAR-80 (il obtiendra l’homologation du chasseur, mais le bombardier ne sera compté que comme « probable »).
Plus lourde de conséquence est l’arrivée à Razdel’naja du Lt-col. N.I. Isaev, qui prend le commandement du 55 IAP, Pokrychkine étant officiellement nommé son adjoint et reprenant le commandement de la 1ère escadrille. En effet, Isaev n’a aucune expérience opérationnelle. Il se heurte immédiatement à son adjoint en exigeant le retour immédiat à des formations de trois avions.
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MessagePosté le: Mer Oct 24, 2012 12:46    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Hélas, deux avions sont perdus, l’un abattu par un mitrailleur de SM.79 et le second par un IAR-80 qu’il a le tort d’engager en combat tournoyant.


Cette phrase est à refaire. Quand on lit, on a l'impression que c'est le IAR-80 qui est en tort, alors que c'est lui qui vient d'abattre un chasseur russe. (ou alors j'ai rien compris du tout et c'est encore plus grave).
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MessagePosté le: Mer Oct 24, 2012 14:39    Sujet du message: Répondre en citant

Hmmm, je ne crois pas...
Dans "qu'il a le tort", "qu'" est un pronom mis pour "IAR-80" et "il" un pronom mis pour "le second". "il a le tort", c'est bien le second avion russe qui a tort...

La preuve, si on met "avion" au féminin :
"deux machines volantes soviétiques sont perdues, l'une abattue (...), la seconde par un IAR-80 qu'elle a le tort..."
La phrase est donc correcte.
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