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Julius, pilote de guerre - par Etienne
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Alias



Inscrit le: 06 Juil 2007
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MessagePosté le: Sam Mar 14, 2020 15:27    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
C etait les derniers jours- ils décollaient même en marche arrière


Août 1944, c'est pas vraiment les derniers jours...
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Stéphane "Alias" Gallay -- https://alias.erdorin.org
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Archibald



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MessagePosté le: Sam Mar 14, 2020 15:33    Sujet du message: Répondre en citant

C'était pour tromper l'adversaire.
Un peu comme l'équipe de baseball des Yankees, New York: ils gagnent toujours car l'adversaire est troublé par leur tenue noire a rayures blanche (ou l'inverse, bref comme les zèbres - Arrête moi si peut, film génial).
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 16:35    Sujet du message: Répondre en citant

11? juin, Orange/Lille – Notre terrain d’affectation est enfin connu : Ce sera Lille ! A me demander s’il y a à ce point une bonne âme à l’EMGA pour m’installer chez moi… La ville vient juste d’être libérée, nous serons donc très proches du front, ce qui n’est pas fait pour nous déplaire : On sera vite au contact, l’autonomie de nos zincs ne sera même pas utile, car ce seront certainement les munitions qui feront défaut en premier…
Un peu plus de 700 bornes à se taper, ça ne fait guère qu’une heure trois quarts de vol à 450 km/h, une paille, une promenade pour nos Bloch 159. On peut mesurer ainsi l’augmentation des performances en 4 années : C’était l’autonomie et la vitesse maximum, qu’on ne pouvait guère tenir sans avoir de panne…
Nous avons droit à un superbe ciel de traîne, après les orages de la veille qui ont inondé les terrains. Là aussi, il y a eu du progrès : Nos pistes sont recouvertes d’un treillis métallique made in USA quand elles ne sont pas bétonnées. Les Anciens se souviennent encore de la boue de l’hiver 39/40, empêchant les décollages, ou mettant les avions en pylône à l’atterrissage !
Nous volons en formation, 2 diamants par escadrille, précédés par Sablons et moi. Les deux dernières patrouilles doubles assurent l’escorte des DC-3 de l’échelon volant, qui arrivera forcément plus tard. En cours de route, nous perdons Dugrain, qui va se poser à Lyon-Bron, sur ennuis d’allumage. Il nous rejoindra dans la soirée.
Un peu d’émotion en arrivant sur Lille par le Sud. Nous survolons l’aérodrome de Lesquin-Vendeville, fortement équipé par les Allemands (et certainement avec une main d’œuvre locale à bon marché…), mais je fais effectuer une large boucle plus bas sur la ville, histoire de montrer nos cocardes aux habitants et de permettre de passer sur les terrains annexes, celui de Ronchin où j’ai appris à piloter, facile à repérer grâce aux fortifications Vauban, puis celui de Bondues au nord de la ville. Petit passage pas forcément indispensable, mais au moins mes ailiers sauront où aller en ca de pépin. Les deux aires sont toujours gazonnées, mais leurs infrastructures ont sacrément morflé. C’est tout autant le cas de Vendeville-Flugplatz, comme disent les Schleus, qui ressemble à du gruyère (ou plutôt un Emmental, le gruyère n’a quasiment pas de trous), grâce ou à cause des bombardements des Américains.
Heureusement, les deux piste bétonnées ont été réparées par le Génie, et nous pouvons nous poser deux par deux sur la plus grande, orientée 10/28 pour les vents d’ouest dominants, comme c’est le cas aujourd’hui. Comme à mon habitude, je me pose en dernier. En roulant vers le parc, je constate que les installations des Allemands ont bien encaissé, elles aussi. Ça fourmille d’ouvriers du Génie et de civils, pour essayer de remettre en état fonctionnel quelques bâtiments indispensables, comme la tour de contrôle ou le PC. Je fonce vers celui-ci après être descendu de mon avion. S’agit de ne pas laisser tous nos appareils en groupe compact, si près du front, nous sommes à la merci d’une attaque des Boches, il doit bien en rester.
Je me présente donc au seul officier présent dans le PC, un jeune capitaine du Génie du nom de Hoint. Il m’apprend qu’il n’y a pas encore de gradé supérieur, nous sommes les premiers à arriver. Bah, pas de vieille baderne, ça m’arrange plutôt : Trouver un Giscours ou un Des Stains m’aurait énervé. Je peux donc discuter avec Hoint de ce qui m’intéresse : Les alvéoles de dispersion entrevues du ciel sont-elles opérationnelles ? Pas toutes, me répond-il, mais suffisamment pour nos appareils. Pour le moment, il ne s’en est guère occupé, préférant remettre en état les bâtiments principaux. C’est logique, mais je lui demande tout de même quelques bras pour aller vérifier les emplacements, car il est impératif que nos zincs soient à l’abri d’une quelconque attaque. Il me regarde un peu surpris, n’ayant vu récemment d’un avion allemand que les débris des carcasses qui traînent sur le périmètre du camp, en aucun cas un exemplaire volant et hostile de surcroît. C’est bien possible, mais je préfère ne pas courir le risque, donc nous nous mettons au travail pour déterminer les aires possibles d’utilisation.
Pendant que nous allons inspecter en jeep les alvéoles sélectionnées, on voit arriver et se poser les DC-3 et leur escorte. Ça tombe bien on aura besoin des mécanos pour guider les avions jusqu’’à leurs emplacements… Quand j’avais demandé des hommes à Serge (le capitaine, les prénoms sont arrivés vite dans la conversation vu nos âges respectifs) pour nous aider, il avait tiqué quand je lui avais précisé qu’il faudrait que les gars montent sur l’extrémité de l’aile… Pas trop habitués à cet exercice, les sapeurs ! Bref, mes gars arrivent à point nommé.
Qui plus est, des camions se présentent à la barrière encore allemande qui délimite le terrain : Notre échelon roulant ! Les Anciens n’en reviennent pas. Si une telle synchronisation avait existé en 40… Toujours est-il que deux heures après, les avions sont parqués, les mécanos attitrés aux appareils ont planté leurs tentes à proximité des alvéoles tandis que les autres essayent de se faire une place dans le seul hangar ayant échappé aux bombes. Le mess des pilotes est lui aussi à peu près intact, quelques-uns des pilotes y dormiront, mais la plupart préfèrent profiter du temps estival pour planter la tente, voire dormir à la belle étoile sous l’aile d’un avion. Devant le mess, les Allemands avaient fait construire une piscine ! Ce qui nous aurait bien plu par cette chaleur orageuse, mais une bombe proche a transvasé un bon volume de terre dans la cuve, transformant l’eau en une boue peu ragoûtante. Lefoux nous fait un discours sur les bienfaits des bains de boue, mais il refuse tout autant qu’un autre d’y aller !
Quand Serge me demande où et comment je désire loger, je hausse d’abord les épaules : Qu’importe ? Mais je me mets à réfléchir… Et si…
- As-tu une Jeep à me prêter ? J’aimerais aller voir en ville…
- Tu sais, il n’y a pas trop d’hôtel de libre et les bars ne doivent pas vraiment être ouverts ou approvisionnés…
- Tu n’y es pas : je suis natif de Lille, donc mes parents devraient y être, si une bombe ne les a pas fait déménager.
- Ah, d’accord ! Et y passer la nuit si tout va bien. Je vais te trouver ça et un chauffeur…
- Euh, je sais conduire…
- Ce n’est pas ça : Ces foutus Ricains ont eu la bonne idée de ne pas mettre de clé de contact sur leurs jeeps. N’importe qui peut donc s’en emparer, et ça m’est arrivé à Marseille. L’engueulade, elle a été pour ma pomme, malgré la présence de PM aux alentours ! Donc pendant que tu rends ta visite, je préfère qu’il y ait un homme au volant. Armé.
- Ah oui, je n’avais pas pensé à ça…

Je me retrouve donc en passager d’une Jeep hors d’âge, conduite par un deuxième classe débonnaire se dénommant Huriez, la quarantaine bedonnante, aux tempes se teintant de gris, et qui trouve toujours le moyen d’avoir quelque victuaille à engouffrer dans ce qui lui sert de bouche, que je qualifierai plutôt de gouffre béant aux abords huileux. Huile qui se retrouve bien sûr par tâches éparses sur sa veste de treillis, qui semble elle aussi avoir traversé toutes les épreuves de cette guerre. Renseignements pris, ou plutôt donnés sans en avoir fait la demande, il s’avère que ledit Huriez n’a été enrôlé qu’au débarquement du Sud, pour son aptitude au Génie (celui des travaux, pas intellectuel) de par sa robuste constitution. En corollaire de son appétit, quoi.
Toujours est-il que je guide mon chauffeur improvisé à travers le dédale de rues de la banlieue lilloise, ce qui nous donne un parcours assez erratique, entre les rues barrées pour travaux, dommages encombrants ou par la Police Militaire, et les réactions parfois inattendues du conducteur face à une demande… « Gauche… Gauche, j’ai dit ! Pas là, l’autre gauche ! » Ce qui nous entraîne dans des demi-tours ou des détours lorsque les premiers ne sont guère possibles. Nous finissons par arriver rue de Douai, et je fais stopper mon chauffeur devant un porche encastré entre un magasin fermé (visiblement depuis longtemps) et un petit immeuble de briques rouges faisant trois étages. Au dessus du porche qui s’ouvre sur un sombre couloir, un petit panonceau délavé et bleu-grisâtre porte la mention « Cour St-Vincent »
Je m’engage résolument, après avoir signifié à Huriez de m’attendre là, ce qui lui va très bien et lui permet de sortir de son havresac un impressionnant sandwiche fait dans un pain entier ! D’où a-t-il pu sortir pareil ravitaillement ? La traversée du couloir est courte, quelques mètres à peine, et on débouche au grand jour dans une courée, habitat typique du Nord depuis la révolution industrielle, qui consiste en une cour intérieure flanquée de trois ou quatre habitations, sur deux ou trois étages. Quand les ouvriers ont commencé à affluer à la ville, la bourgeoisie locale a trié profit des vastes espaces verts situés derrière les façades, pour y construire ces habitations étriquées et les louer, ne laissant qu’un porche pour y accéder. C’est dans celle-ci que je suis né, et l’émotion ne manque pas de m’étreindre en y arrivant. Trois maisons seulement, à un étage : C’était presque du confort, ou plutôt une moindre promiscuité.
Ma maison est celle de droite. Surprise, les fenêtres du bas sont remplacées par des planches disjointes, et la porte est barrée d’un robuste étai qui la coince. Au premier, les volets sont tirés. Je reste interdit, bouche bée. La porte de la maison de face s’ouvre pour laisser passer une petite vieille, courbée sous le poids des ans. J’ai un peu de mal à reconnaître notre voisine, certes déjà âgée en 40, mais pas à ce point. J’imagine qu’elle doit être amaigrie par les privations. Comme je reste interloqué par ces visions, elle m’interpelle :
- Bonjour, monsieur l’officier. Puis-je vous renseigner ?
- Bonjour madame Pauline (je l’ai toujours appelée ainsi, ne connaissant pas son nom de famille !). Vous ne me reconnaissez donc pas ?

Elle lève un peu plus la tête, se passe la main sur les yeux…
- Bon sang ! Julius ! Le petit Julius Debruges ! Comme tu as grandi ! (il me semble plutôt que c’est elle qui a rapetissé !) Et cet uniforme d’aviateur : Tu es quelqu’un, maintenant !
Je coupe court et désigne ma maison.
- Madame Pauline, que s’est-il passé ?
- Ah ! Malheur ! Malheur ! Je lui avais pourtant dit à ton père, de rester tranquille… Et il a fallu que ce soit ta sœur qui fasse des bêtises !
- Ma sœur ? Angèle ?
- Oui, la grande… Elle est allée se mettre dans la Résistance, sans le dire à ton père, hein ? Alors qu’il y était aussi, mais discret. Et elle s’est fait pincer…
- Quand ?
- En novembre 42, le 3. Je m’en souviens comme si c’était hier… Des types de la milice sont venus au petit matin, accompagnés d’un officier allemand. Ils ont enfoncé la porte et les fenêtres en même temps, ils ont fait sortir tout le monde dans la cour, même ta grand-mère, la pauvre ! Et ils ont fouillé toute la maison, en saccageant tout, quel chantier c’était ! Le Boche interrogeait ta sœur, mais les réponses ne devaient pas lui plaire, car il a commencé à la gifler. Forcément ton père s’est interposé, et c’est lui qui a pris à son tour, avec les miliciens qui lui donnaient des coups de pied et de crosse alors même qu’il était à terre… Ah, misère !
- Et alors ?
- Ils ont embarqué tout le monde, même ta grand-mère, sûrement au commissariat ou à la Kommandantur. Et ils ont pillé ce qu’ils pouvaient emmener. Après, j’ai demandé à mon neveu de poser les planches, car d’autres seraient venus…
- Vous n’avez pas eu de nouvelles ?
- D’eux ? Non. Un inspecteur est venu dans la journée me poser des questions, mais j’étais à cent lieues de penser que la Grande pouvait faire ça, et il m’a cru, heureusement. Mais quand je lui ai demandé des nouvelles de ta famille, il m’a juste répondu en haussant les épaules que cela ne me regardait pas. Depuis, plus rien…

Je reste silencieux en contemplant la façade. Je m’avance pour essayer d’ôter l’étai de bois, mais il est bien coincé et trop lourd pour moi. Madame Pauline me demande s’il faut aller chercher son neveu pour m’aider, mais je lui réponds négativement. Je reviendrais avec des sapeurs du Génie. Si je reviens…
Je bredouille remerciements et salutations à la vieille dame, et m’engouffre dans le tunnel du porche. Au dehors, il fait soleil, un rayon vient me caresser la joue. Je grimpe dans la Jeep, et reste silencieux pendant que Huriez finit d’avaler le reste de son casse-croûte, puis je lui fais signe de rentrer au champ d’aviation. Il ne peut s’empêcher de me demander ce qui s’est passé, comme un paternel inquiet de son fils. Je réponds par bribes, et il n’insiste pas.
A voir ma tête au retour, Hoint a compris vite fait. Il a anticipé, et fait déblayer et aménager sommairement une pièce du PC qui devait servir pour l’officier de garde. Je pourrais y dormir, et serais aux premières loges en cas de coup dur. Pour le cas, j’en espérerais presque un, histoire de distraire mes pensées.

12 juin, Lille – Toute l’organisation du Groupe se met en place, dans la bonne humeur, sauf pour moi qui continue de tirer une tronche jusque par terre. La nouvelle s’est vite répandue, et tout le monde a un mot ou un geste gentil, ça réconforte même si ça n’apaise pas. En milieu d’après-midi, Serge propose de m’accompagner avec un de ses sapeurs, en plus de l’impayable Huriez, pour ouvrir la porte. J’accepte, et nous nous retrouvons à trois pour essayer de pénétrer dans ce qui fut ma maison, Huriez gardant au départ la Jeep. Mais nous le voyons bientôt débouler pour donner un coup de main. A Serge qui lui demande pourquoi il a quitté la voiture, il sort de sa poche la bobine d’allumage qu’il a démontée ! Pas de risque que l’engin parte tout seul.
Sa force herculéenne n’est pas de trop pour dégager le bout de bois, et je peux enfin entrer dans la maison, avec une lampe. Tout est dévasté. Au rez-de-chaussée, les meubles sont sens dessus-dessous, voire cassés. Comme la vaisselle qui a été extraite rudement et rapidement du buffet, dont les tiroirs renversés juchent à présent au dessus de leurs contenus. L’étage ne vaut guère mieux : Lits retournés, matelas éventrés, le linge des placards jonchant le sol. Aux deux niveaux, des portes enfoncées ou arrachées. Les étagères, débarrassées de leurs livres et babioles, sont vides et tristes. Les bouquins, eux, sont aussi dans un triste état, tous ouverts pour vérifier la présence de papiers compromettants et forment des monticules ridicules.
Je redescends rapidement, il n’y a pas grand-chose à faire ici, surtout sans Eux. J’ai plus l’impression de remuer la boue, mon cher Gabriel. Serge a fait poser une serrure sur la porte, et il m’en confie la clef. Ce sera plus simple si je veux revenir.
Serge me conseille de me renseigner au commissariat ou à la prison locale, ce n’est pas bête, mais encore faut-il que les fonctionnaires en place à l’époque soient toujours là ! Cela trotte néanmoins dans ma tête et en remontant dans la Jeep pendant que Huriez remonte la bobine sous l’œil amusé d’un PM qui se posait la question d’une voiture abandonnée, je demande à Serge si cela le dérange que l’on pousse une pointe au commissariat. Pour le moment, on n’a pas trop besoin de lui au terrain, les gars font leur boulot, donc ça lui va à condition que j’indique le chemin, car il ignore où ça se trouve. Pas grave, je connais et sais guider. Rue Nationale, boulevard de la Liberté, puis celui dénommé Louis XIV. Les PM nous laissent passer facilement, dame une Jeep avec deux officiers ! Arrivée au commissariat, où Serge m’accompagne pour faire bon poids, tandis que nos deux hommes poireautent dans la voiture sous l’œil inquiet d’agents de police un peu surpris de nous voir.
Le commissariat fourmille dans tous les sens, en cette période de libération. Nombre de types attendent menottes au poignet sous la surveillance de policiers, pendant qu’au guichet de bons citoyens essayent de dénoncer des gens qu’ils connaissent sous l’appellation de collabos… Les maîtres changent, les habitudes restent ! Notre irruption en uniforme attire l’œil d’un policier en civil, brassard au bras, qui nous fait signe de le suivre vers un bureau.
Là, je décline mon identité de guerre, ce qui fait lever le sourcil de notre interlocuteur et lui amène un sourire, et j’explique la raison de ma venue, laissant entendre qu’il n’y a guère d’urgence vu le temps écoulé, sauf pour mon moral.
- Quand était-ce ?
- 3 novembre 42.
- La voisine vous a dit qu’il s’agissait de la Police ?
- Non, elle a parlé de milice, mais j’ignore si elle connaît la différence.
- Justement, un témoin parlerait plus facilement de police…

L’inspecteur sourcille, grimace.
- Le hic, c’est que vous ne trouverez rien au local de la milice, rue Tenremonde. Ils étaient avec la Gestapo, et sont partis bien avant eux en détruisant tous leurs papiers, qui devenaient fort compromettants. Nous sommes à la recherche de ces individus, et je vais noter que dès que nous en harponnerons un, nous lui poserons la question.
Puis il nous entraîne aux archives, au sous-sol. Un fonctionnaire répond de suite à la demande du policier, tout en lorgnant sur nos uniformes. L’espoir naît.
Pour retomber aussitôt. Rien de ce genre à la date en question. Par habitude, l’inspecteur lui fait regarder les archives des jours précédents et suivants, mais rien. Nous remontons à la lumière, désappointés, l’inspecteur nous conseillant d’aller voir à la prison, à Loos. S’ils ont été emmenés, c’est sûrement là-bas, car la prison faisait partie du circuit habituel de déportation.
Je regarde Serge, qui consulte son bracelet-montre, et me lance un « On y va ! » Nous traversons à nouveau Lille, cette fois dans le sens est-ouest, direction Loos. Là encore, nos uniformes (et nos galons) nous aident à franchir les portes. Le directeur de la prison ayant disparu, c’est un de ses adjoints qui nous reçoit. L’air navré, il nous explique au préalable qu’il y a peu de chances que nous retrouvions quelqu’un, les SS ayant organisé deux jours avant la libération un grand train de déportation qui a vidé la prison, ou presque. Quand je lui donne la date de la probable arrivée, il fronce aussi les sourcils : il serait étonnant que ma famille soir restée aussi longtemps dans les geôles ! Lui aussi nous emmène aux archives, toujours au sous-sol.
Cette fois, les registres font état au 4 novembre 42 de l’arrivée de ma famille. Mais pour une sortie dix jours plus tard, pour un train de déportés… Tous ensembles, même ma grand-mère.
Nouveau retour quasi silencieux au camp.

13 juin, Lille – J’ai établi une liste des premières missions, n’ayant pas encore reçu d’ordres formels de l’état-major, à qui j’envoie donc un message l’informant de notre aptitude aux opérations via Sablons, qui connaît mieux que moi le langage administratif militaire. Avant toute chose, connaître les environs. Le paysage de l’agglomération lilloise et de ses alentours est déroutant pour beaucoup, car essentiellement constitué d’un important tissu urbain et industriel. Ici, les points de repère habituels (clocher d’église, route importante, cheminée d’usine) sont trop nombreux et trop proches les uns des autres. Il faut donc avoir une vision globale de l’ensemble, et avoir un solide sens de l’orientation. J’emmène donc mes chefs de patrouille au petit matin, pour leur montrer ce qu’il y a de vraiment important dans le secteur, à charge pour eux d’en instruire leurs équipiers. Ça va, le ciel est libre de tout ennemi, on peut se concentrer sur la géographie. On pousse malgré tout une pointe vers la Belgique, histoire de vérifier si une colonne de fuyards ne se montre pas, mais je tempère vite mes ardeurs : Il y a des colonnes de véhicules, mais ce sont probablement des nôtres ! Il va falloir les messages des unités au sol pour faire un distinguo.
Au retour, je laisse mes coéquipiers rentrer au terrain, n’en gardant qu’un pour aller tester la piste de Ronchin, diablement courte. Dans sa plus grande largeur, le champ d’aviation mesure 1000 m, dont il faut garder une marge, ne serait-ce que pour sauter les clôtures entourant le camp. Pour se poser, aucun problème en dehors d’éviter des cratères de bombe non rebouchés. C’est pour le décollage que je m’inquiète, raison pour laquelle je suis venu me faire une opinion. En théorie, ça passe, mais si l’aérodrome est bordé au Nord par les fortifications Vauban, de nombreuses usines se sont installées sur les flancs Ouest et Est avec la gare SNCF et ses ateliers, en plein dans les axes principaux d’atterrissage et décollage. En arrivant, j’ai pu voir combien le secteur a été démoli par les bombardements, mais il reste quand même des usines intactes et des cheminées debout.
L’activité est faible sur le terrain, seules quelques silhouettes sortent des bâtiments en mauvais état. Je roule dans cette direction, puis stoppe le moteur à distance. Liste d’arrêt, puis je m’extrais de mon habitacle, pour sauter sur l’herbe. Pendant que je dégrafe mon casque, un homme entre deux âges s’approche de moi et me salue.
- Bonjour, mon commandant.
- Bonjour monsieur Langlois. Comment allez-vous ?
- B… Bien, mais comment connaissez-vous mon nom ? Oh, nom d’un chien! Debruges ! Julius Debruges ! Si je m’attendais… Diable, vous avez sacrément changé.
- Vous aussi, monsieur Langlois. L’occupation n’a pas été facile on dirait, vous avez maigri.
- Ce n’est rien de le dire… Mais votre avion… Ce Quatorze jaune… et ces lauriers…
- Je vole sous le nom de guerre de Jules Houbois.
- C’est bien ce qui me semblait ! On en a entendu parler, vous savez. Pas par les journaux, encore que depuis leur retour, il y a eu un article. Mais la radio a parlé plus d’une fois de vos exploits. Je n’aurais jamais pensé que le premier As de France était le petit adolescent à qui j’ai mis un manche dans les mains !
- Comme quoi votre enseignement était bon.
- Et vous étiez particulièrement doué ! Quelque part, c’était logique.
- Oh, il m’a fallu pas mal de chance, aussi.
- La chance n’arrive pas par hasard, on la provoque. Mais que venez-vous faire ici ? Votre unité doit être à Lesquin-Vendeville, non ?
- Tout à fait, mais je suis venu vérifier si on pouvait utiliser Ronchin en guise de terrain de dégagement.
- Il y a encore pas mal de cratères…
- J’ai vu, mais avec un bon bulldozer américain, ça se rebouche vite.
- Un… Quoi ?
- Un bulldozer. C’est un engin de chantier avec une énorme pelle en forme de lame horizontale. Très efficace. Mais ce n’est pas le plus important. Il faut que je voie si on peut décoller sans problème avec nos avions, qui sont un peu plus lourds que dans le temps, il leur faut de l’espace.
- C’est sûr. Allez-vous faire stationner des appareils ici, si ça fonctionne ? Nos hangars sont en triste état.
- Je vois ça. Non, je ne pense pas, nous sommes bien installés à Lesquin, les Boches y ont fait un sacré travail.

Mon équipier vient se joindre à la conversation. Nous discutons ensemble du meilleur axe en fonction du paysage des usines à l’ouest, et surtout de leurs cheminées, parfois branlantes. Le fait d’imposer un axe sans tenir compte du vent debout surprend mon ancien moniteur, à qui je dois expliquer que nous y sommes à présent habitués avec les pistes en dur, avec lesquelles il est nécessaire d’arriver en crabe par vent latéral. Une fois d’accord, nous demandons à Langlois s’il peut faire baliser l’axe établi, ce qu’il accepte avec entrain, tout à la joie de voir « son » terrain remis au goût du jour. Enfin presque. Sa petitesse me fait dire qu’il sera sûrement condamné à plus ou moins longue échéance…
Puis, nous remontons dans nos zincs, procédure de démarrage, roulage au plus loin de l’axe défini. Décollage l’un après l’autre, pas question de faire les malins, aile dans aile. Ça passe, assez facilement, mais nos avions ne sont pas au poids maximum.
Dans l’après-midi, je réquisitionne gentiment les services de Huriez et de sa Jeep. Pas pour revisiter ma maison natale, mais plutôt pour aller voir mon école, l’Institut Catholique des Arts et Métiers. Malgré l’offre aimable de monsieur Bloch, j’ai toujours en tête de reprendre mes études après la cessation des hostilités, autant savoir si l’école existe toujours… Dédale de rues amplifié par les atermoiements de mon chauffeur avant d’arriver au boulevard Vauban qui mène à la citadelle du même nom, à l’opposé des fortifications sud de Ronchin. J’arrive à lui faire prendre à temps un carrefour à gauche (l’autre !) pour enquiller la rue Auber, siège de l’institut. Arrêt sur les freins face à la devanture de mon école, je laisse en plan « Bébert » et ses provisions de bouche.
Je contemple un instant la grande façade, un mélange de briques rouges et de pierre blanche, avant de pousser la grande porte de bois. Le concierge est sur le pas de sa loge. Je m’avance vers lui.
- Bonjour, monsieur Albert !
Surpris, l’homme fronce les sourcils épais qu’il porte au-dessus d’yeux perçants. Sa calvitie a empiré (nous avions l’habitude entre étudiants de dire qu’il avait perdu ses cheveux au front, pendant la Grande Guerre), mais son embonpoint a singulièrement diminué. Cette guerre-ci a laissé d’autres traces…
- Bonjour mon commandant… Vous devez être un ancien élève pour connaître mon nom ?
- Toujours aussi perspicace, monsieur Albert. C’est exact, j’étais en deuxième année en mai 40, quand je suis parti rejoindre la conscription.
- Votre nom ?
- Debruges. Julius Debruges.
- Je ne me souviens plus de votre nom, mais c’est étrange, votre visage m’est familier, et de fraîche mémoire, en plus…
- Peut-être un magazine. Mon nom de guerre est Jules Houbois, et il arrive que l’on parle de moi dans la Presse.
- Ah ! C’est ça ! L’As des As… Il y a eu un article dans le journal disant que vous étiez arrivé dans la région avec votre escadrille… Ça alors ! Et vous êtes un Ancien… Excusez-moi de ne pas vous avoir remis, mais il s’est passé tant de choses en quatre ans !
- C’est certain. Seul peut-être un de mes professeurs aurait pu s’en rendre compte.
- De cette période, beaucoup sont partis, soit d’eux-mêmes, soit emmenés…
- J’imagine. Puis-je voir le directeur des études ? S’agit-il toujours de monsieur Dhalluin ?
- Non, monsieur Dhalluin a été remplacé. Il s’agit de monsieur Ducruet, qui a été nommé par ces messieurs de Paris. Attendez là, je vais voir s’il peut vous recevoir.

Je reste donc debout dans le hall d’entrée, toujours aussi grand. Une foule de souvenirs me remontent en tête. Le premier franchissement de cette porte, habillé dans un uniforme confectionné par ma mère et ma grand-mère, vu le prix que coûtait celui vendu par l’institut. Les remarques désobligeantes à ce sujet de certains (la plupart) de mes camarades de classe, mieux nantis pécuniairement, et qui ne manquaient jamais une occasion de se moquer du « petit boursier ». La satisfaction personnelle de les précéder au classement général à chaque examen, rendu public dans la cour intérieure qui donne sur ce même hall…
Mes réflexions sont interrompues par le retour du concierge. « Oui, monsieur Ducruet peut vous recevoir. Son bureau est celui de monsieur Dhalluin, si vous vous souvenez… » Bien sûr que je me souviens. Dhalluin était un type autoritaire, qui ne badinait pas avec la discipline ni avec le niveau qu’il jugeait nécessaire d’avoir, surtout pour un boursier. Il était donc fréquent de se rendre dans son bureau pour une convocation dont on ignorait toujours le sujet avant d’entrer, et parfois même plusieurs minutes après avoir pénétré dans la pièce, tant il aimait essayer de nous confondre. Prêcher le faux pour savoir le vrai aurait pu être une de ses devises. Mais c’était aussi un professeur extraordinaire, clair dans ses explications, sachant se mettre au niveau de l’élève qu’il interrogeait. Soit pour l’aider, soit pour le faire chuter. Je songe encore à lui quand je tambourine à la porte de chêne massif.
- Entrez !
- Bonjour monsieur. Je suis le commandant Houbois, de l’Armée de l’Air.
- Bonjour Commandant, asseyez-vous je vous prie. J’avoue n’avoir pas tout saisi les explications de notre concierge quant à votre visite ?
- C’est très simple, en fait. Je suis un ancien élève de cet établissement, sous le nom de Julius Debruges. J’ai pris le pseudonyme de Jules Houbois pour ne pas que ma famille soit inquiétée…
- Sage précaution.
- Hélas inutile, ma famille a été embarquée un beau matin pour faits de résistance.
- Que ne sont-ils restés tranquilles !
Je fronce le nez. Ce type a une tête qui ne me dit rien qui vaille. Une tête en forme d’œuf, car il est aussi dégarni que le concierge. Un beau caillou, en fait, vu son nom.
- Ce doit être dans notre nature, je suppose. Pour ma part, j’ai préféré partir en mai 40 me faire engager que de finir ma deuxième année d’études.
- C’est regrettable.
- Comment cela ?
- Votre deuxième année ne peut être validée si vous n’avez pas passé l’examen de sortie.
- Ce sont les circonstances qui m’en ont empêché !
- Du tout, vous venez de dire que vous aviez fait le choix de partir…
- Avait-on un autre choix ?
- Oui, rester, passer votre examen, puis partir ensuite.
- Mais les Allemands étaient à Lille fin mai ! J’aurais été bloqué…
- Comme beaucoup, qui ne se sont pas partis se réfugier en Afrique.
- Se réfugier ! Mais je suis parti pour combattre, pas par peur, d’autant plus que je n’étais pas encore engagé !
- Le résultat est le même : Vous n’avez pas passé votre examen, votre année ne peut pas être validée.
- J’en appelle à un conseil de classe : Vous avez mon dossier complet dans les archives, j’étais major de promotion en avril !
- Hélas, cher monsieur, les archives de scolarité ont brûlé dans un incendie après un bombardement de vos amis anglais, qui n’a heureusement pas fait de dégâts trop importants en dehors de cette salle. J’ignore même si nous avons encore une simple trace de votre passage chez nous, il faudra vérifier dans les livres de comptes.

Je reste coi. Je m’attendais au pire, et j’avais été heureux de constater que les immeubles étaient intacts, et brusquement la douche froide. Je n’entends pas trop ce que continue de dire le directeur jusqu’à ce que des mots m’interpellent, violemment.
… Vous comprenez, monsieur, c’est bien gentil d’être parti au soleil pendant que nous ici, nous mourrions de froid et de faim…
- Je n’ai franchement pas l’impression que vous ayez souffert tant que ça, vu votre mine, qui n’a rien à voir avec celle de monsieur Albert que j’ai connu bien portant ! Et je –nous- ne sommes pas allés nous dorer au soleil comme vous dites, nous sommes partis combattre, et risquer notre peau pour délivrer le sol français des envahisseurs ! Beaucoup en sont morts, car nous avons côtoyé la Mort tous les jours, et c’est encore vrai aujourd’hui !
- Ça, c’est votre choix, mais je ne peux rien faire pour vous…
- Pas grave, je vais le faire moi-même !

Je me lève d’un bond, empoignant le lourd bureau de chêne que je retourne sur l’individu qui se recule in extremis, basculant de sa chaise. Tout ce qui se trouvait bien rangé dessus choit dans un grand fracas, mêlant papiers et débris de toutes sortes, notamment d’une superbe lampe à pétrole au verre finement ouvragé. Ducruet reste assis par terre, ébahi, ses petites lunettes rondes cerclées d’or en travers de son visage.
- Nommé par Paris, hein ? Je viens de commencer le ménage, d’autres le finiront sûrement, vous pouvez me croire !
- Mais, euh…

Je sors en claquant la porte, descend les grands escaliers, croisant au passage monsieur Albert, visiblement inquiet, à qui je répète ma dernière phrase. Son visage passe de l’incrédulité à un large sourire en regardant la porte directoriale à l’étage… Et il redescend avec moi ! Je lui touche un mot des archives, qu’il confirme tout en précisant que tout n’a pas été détruit, qu’il va demander à ce sujet mais aussi pour le rôle des élèves. Vu ma chance en ce moment, je n’y crois guère, mais je le remercie et l’invite à me contacter à l’aérodrome de Lesquin si par hasard il trouvait quelque chose.
En revenant au terrain, j’apprends que nous avons enfin reçu des ordres de mission. Le boulot va reprendre.
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lbouveron44



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 16:57    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour cette suite...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ce n’est pas ça : Ces foutus Ricains ont eu la bonne idée de ne pas mettre de clé de contact sur leurs jeeps. N’importe qui peut donc s’en emparer, et ça m’est arrivé à Marseille. L’engueulade, elle a été pour ma pomme, malgré la présence de PM aux alentours ! Donc pendant que tu rends ta visite, je préfère qu’il y ait un homme au volant. Armé.


Laughing Laughing

Citation:
Des types de la milice sont venus au petit matin


Ca existe la milice, en 42 FTL ? Crying or Very sad

Pauvre Jules - rassure-moi, c'est pas moi qui t'es déprimé comme ca ?
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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 17:27    Sujet du message: Répondre en citant

il est bien gentil et calme Jules, car moi, face à ce type envoyé par le Paris du NEF...au bout de la 2e phrase, soit je passais au dessus du bureau, soit lui passait par la fenêtre….. Arrow Arrow Arrow essai de parachutage, sans parachute…...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 17:31    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Citation:
Des types de la milice sont venus au petit matin


Ca existe la milice, en 42 FTL ? Crying or Very sad


Pas sous ce nom. Julius parle sans doute du SONEF.
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Casus Frankie

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Chabert



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 18:31    Sujet du message: Répondre en citant

Un grand merci.
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 18:37    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
demolitiondan a écrit:
Citation:
Des types de la milice sont venus au petit matin


Ca existe la milice, en 42 FTL ? Crying or Very sad


Pas sous ce nom. Julius parle sans doute du SONEF.


C'est surtout la parole d'une petite vieille qui ne sait plus très bien ce que sont tous ces gens... Laughing

@Dan dsl pour Marseille, mais faut avouer que tu nous l'avais un peu amené...
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patzekiller



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 19:07    Sujet du message: Répondre en citant

si loic ne chamboule pas tout, au 1er juin, la ligne de front suit une ligne reims-berk, le front est encore à une soixantaine de km. on peut estimer que lille sera liberé dan la 1ere quinzaine du mois. le 11 est encore un peu tot
le moment venu tu pourras resituer ton texte dans la deuxieme moitie du mois de juin, je pense que ça devrait le faire Very Happy
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 19:20    Sujet du message: Répondre en citant

ça marche, on corrigera en temps et en heure. De toute façon, il n'y a pas besoin de dates précises.
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loic
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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 20:15    Sujet du message: Répondre en citant

Je dirais même que le temps que l'intendance arrive, ça sera plutôt pour début juillet, surtout pour l'installation du treillis métallique.
Par contre, vu que le texte mentionne des orages et terrains inondés, je plains ceux qui vont devoir planter la tente.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 21:01    Sujet du message: Répondre en citant

Etienne a écrit:
celui de Bondues au nord de la ville.

C'est là que j'ai fait mon baptême de l'air quand j'avais 4 ans!
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DMZ



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MessagePosté le: Mer Avr 01, 2020 06:48    Sujet du message: Répondre en citant

Etienne a écrit:
Nous avons droit à un superbe ciel de traîne, après les orages de la veille qui ont inondé les terrains. Là aussi, il y a eu du progrès : Nos pistes sont recouvertes d’un treillis métallique made in USA quand elles ne sont pas bétonnées.

Si on se réfère à ce site, les pistes pour chasseurs étaient plutôt réalisées en PBS (Prefabricated Bituminous Surfacing), les PSP (Pierced Steel Planks ou plaques perforées ou tôles perforées en français courant) étaient réservées pour les lourds (bombardiers, C-47...) ou les taxiways.

http://www.6juin1944.com/assaut/9usaaf/page.php?page=9eng

loic a écrit:
Je dirais même que le temps que l'intendance arrive, ça sera plutôt pour début juillet, surtout pour l'installation du treillis métallique.

Le terrain de Lille est bétonné, il faut simplement réparer les trous ce qui prendra très peu de temps.

Si on se réfère au déminage, à la remise en état et à l'allongement de la piste du terrain de Cherbourg en six jours après la prise du port et des fortifications devant lesquelles il était installé, on peut penser que Lille sera opérationnel dans le même temps.

https://www.dday-overlord.com/bataille-normandie/aerodromes/alg-a-23c

Un exemple d'aérodrome de campagne en PBS construit sur la ligne de front à partir de rien en 12 jours :

https://www.forgottenairfields.com/airfield-lignerolles-a12-1520.html
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borghese



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MessagePosté le: Mer Avr 01, 2020 08:47    Sujet du message: Julius pilote de guerre Répondre en citant

Bonjour, merci pour ce dernier épisode.
Question: un officier de l'armée n'avait pas pouvoir de mettre un civil aux arrêts? Ne serait-ce que pour faire chier le collabo? En attendant qu'un comité... d'épuration? (Tiens, comment ça se passe, ça, OTL? Vous y avez déjà réfléchi?) ne promeuve cette saleté sous préfet jusque sans les années 1980...
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