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Les Carnets de Jean Martin, par Tyler
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Déc 11, 2009 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

JEAN... je suis ton père Laughing
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Sam Déc 12, 2009 10:35    Sujet du message: Répondre en citant

<<Unissons nos forces et mettons fin au conflit destructeur qui ravage notre patrie>>.
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"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Fév 10, 2010 19:53    Sujet du message: Jean et la chute du Duce Répondre en citant

Le personnage de Tyler suit attentivement l'actualité...

30 octobre 1942
Carnets de Jean Martin
Quelque part en France
– Je suis dans le train. Encore et toujours dans le train… Ça va bientôt faire deux jours que je suis dans le train ! Paris-Grenoble c’est peut être pas direct mais quand même ! Foutus Résistants ! J’avais bien compris que depuis que les Cocos s’étaient découverts, en mai, à la suite de l’offensive allemande en Russie, les transports souffraient beaucoup, mais là… Pour la cinquième fois, on a dû s’arrêter, cette fois c’était parce que les rails avaient sauté. Résultat, notre trajet est dévié de gare en gare, de détour en détour. Je sais que c’est juste un train de voyageurs, donc qu’on est pas prioritaires par rapport aux trains boches mais quand même…
Il paraît que d’ici 2 ou 3 heures on devrait finir par arriver, mais j’y croirai quand je verrai la gare de Grenoble !
Du coup, j’arrête pas de ressasser des tas d’idées noires. J’ai plus de famille. J’arrive pas à le concevoir… Ça ne passe pas. J’essaie de ne pas y penser, mais ça me lâche pas.
Une fois, pendant qu’on rentrait de Zone Interdite, Alphonse m’a dit que j’étais un peu comme sa famille, plus encore même que sa femme et sa gamine ! J’ai été soufflé quand il m’a dit ça ! C’était… Je lui ai demandé des détails, mais il a plus rien dit. En un sens, il a pas tort, c’est lui qui ressemble le plus à un membre de ma famille, Alphonse, mais malgré tout, chaque fois qu’il m’arrive un problème, chaque fois que j’ai un truc un peu trop lourd à confier, c’est pas vers Alphonse que j’aimerais me tourner, c’est vers ma famille, la vraie !
Il me reste plus que Guy, et il a foutu le camp ce cochon ! Chaque fois qu’on entend parler des Africains, par exemple en captant Radio Alger (on le faisait régulièrement quand on travaillait de nuit, jusqu’à l’arrivée des observateurs et des nouveaux, « les fanatiques » comme les appelle Alphonse)… ou bien quand on chopé un de ces Résistants et qu’on “discute” un peu avec eux, je me mets à penser à Guy et je me demande où il a bien pu aller se fourrer ! Est-ce qu’il est aviateur, marin, fantassin ? Il est en Grèce ou bien en Sicile peut être ? Il est peut être allé se paumer en Indochine, à crapahuter dans la jungle face aux Japonais ? Il a peut être réalisé son rêve et il est devenu pilote ? J’espère pour lui… Enfin qu’est-ce que je raconte moi ! J’espère surtout qu’il lui est pas arrivé du mal à se battre pour les Fuyards, comme ils disent sur Radio Nouvelle France !
On va bientôt arriver, il me tarde de revoir Suzanne pour oublier tout ça pendant quelques jours…


3 novembre 1942
Carnets de Jean Martin
Grenoble
– Je suis avec Suzanne, enfin ! Elle m’attendait sur le quai, comme dans les films ! On a parlé tout le long du chemin, on s’est raconté tout ce qu’on avait pas pu se dire dans nos lettres. Elle semblait vraiment heureuse de me voir… vraiment ! Ça m’a fait quelque chose, au moins quelqu’un qui pense à moi (à part Alphonse, mais lui c’est vraiment pas pareil !).
On a presque pas quitté son appartement pendant trois jours… Au temps pour la visite touristique, mais c’était pas pour me déplaire ! A présent, on va aller dans un petit village dans les montagnes, retrouver son père, sa tante et son grand-père – elle m’avait jamais dit qu’elle avait un grand-père, quand je lui ai fait remarquer, elle m’a dit que comme d’habitude je l’écoutais pas ! Alors j’ai fait comme m’a conseillé le Zazou, j’ai souri et j’ai dit « Oui Suzanne. »
Aujourd’hui, on est sorti vers midi, et dehors, incroyable ! Les rues étaient pleines de monde, j’avais jamais vu ça depuis 39, il se passait quelque chose. Un voisin que Suzanne connaissait vaguement nous a expliqué que Benito s’était fait arrêter par ses propres copains, hier ! Du coup, forcément, c’était le bordel. On dit qu’Adolf fait venir des troupes du front russe pour foutre sur la tronche des Ritals, que la zone va passer sous occupation boche, qu’il y a même déjà eu des tirs entre Boches et Ritals sur la Côte d’Azur, qu’il y a eu des massacres en Italie, qu’on a vu des parachutistes allemands qui se cachent en attendant de nous attaquer. Ce qui a l’air plus sûr, c’est que la ville va être placée sous Loi Martiale, parce que les désertions se multiplient depuis l’annonce de l’arrestation de Mussolini et que les déserteurs se mettent à piller.
Les Italiens savent plus quoi faire, la police est débordée et il n’y a pas de Police d’Etat – comme je m’étonnais, le type a dit que c’était pas comme à Paris, « Ici, les Ritals ont eu l’intelligence de pas laisser se multiplier les grouillots de Laval et de Doriot ! » Si il avait su à qui il avait à faire ! Je l’aurais emmené au poste moi ! Bref c’est le grand n’importe quoi.
Suzanne ne semblait pas très secouée par la nouvelle ! Pourtant c’est très important, ce truc, avec Mussolini hors jeu, les Italiens vont probablement se retirer de la guerre ! C’est vrai que d’après Radio Paris (enfin, Radio NF), le nouveau gouvernement italien a promis que ça ne changerait rien à son alliance avec l’Allemagne, mais je sais bien ce qu’en dirait Alphonse !
Une fois l’effet de surprise passé, Suzanne m’a pris par la main et m’a emmené dans un café retrouver la personne qui devait nous emmener dans le village de sa famille. Elle m’a dit que c’était « un ami » à elle, « un copain d’école qui va bientôt aller faire ses études à Paris » et je serais « adorable » si je pouvais m’occuper de lui à son arrivée dans la capitale… Au bout de cinq minutes, je commençai à me sentir jaloux. C’était pas si désagréable, jusqu’à ce que je voie le copain en question : un grand blond musclé avec une mâchoire en forme de boîte à chaussure, la raie au milieu comme les jeunes premiers. Bref rien pour plaire ce guignolo. Et aimable en plus ! Suzanne a rigolé et m’a fait un bisou sur la joue quand elle m’a vu faire la tronche.
« T’es adorable », qu’elle m’a fait ! C’est ça…


4 novembre 1942
Carnets de Jean Martin
Un chalet au-dessus de Grenoble
– Première journée passée dans la famille de Suzanne. Eh bien ! J’avais raison de repousser cette rencontre…
Le bellâtre de la veille, Amédée qu’il s’appelle, est reparti ce matin, après avoir passé la nuit dans le chalet familial où il nous avait conduits au volant d’une guimbarde improbable. On était arrivés tard, après le couvre-feu, mais ici, on s’en moque, on est perdus au milieu de nulle part. On se croirait dans Heidi, le livre Maman nous lisait à la veillée quand j’étais tout gosse. Un livre pour filles, mais il n’y avait pas beaucoup de livres pour enfants à la ferme !
Après avoir passé la matinée à aider le grand-père, muet comme une tombe, à couper du bois, on est allé se promener tout l’après-midi avec Suzanne. Elle parle de plus en plus de « nous », de ses projets, elle veut savoir ce que je vais faire l’an prochain. En pleine guerre ! Elle me dit qu’elle n’a pas trop envie de se lancer dans des études, même si elle va peut-être s’inscrire dans une faculté pour faire plaisir à son père, elle a des tas d’idées… Elle m’a demandé ce que je voulais faire, moi, à partir de l’été prochain, si j’étais prêt à m’installer avec elle. Et elle n’a même pas parlé de mariage ! Je crois qu’avant, on l’aurait fichue dans un couvent depuis un moment, mais la guerre a du bon, un peu…
Je lui ai dit que je prenais très au sérieux le fait de servir ma patrie (elle a fait une de ses moues rigolotes quand j’ai dit ça), mais que moi aussi, j’aimerais bien faire quelque chose avec elle. Je crois que j’aurais pas dit ce genre de choses avant de savoir ce qui est arrivé à Maman, mais tout a changé… Quand je lui ai dit qu’elle pouvait choisir la ville qu’elle voulait et que je demanderais à être muté, elle m’a embrassé tendrement… puis elle a changé de sujet ! Je crois que ça lui plaît pas trop que je travaille au SONEF, elle m‘a même dit qu’il fallait pas que j‘aborde le sujet à table, que pour sa famille j‘étais juste étudiant en histoire-géo. On n’est pas du même avis, mais je sais qu’au SONEF, on fait un boulot primordial !
Et ce soir à table, on a parlé…
La tante me regardait avec l’air que prenait Maman au marché, pour faire baisser le prix de ce qu’elle voulait acheter. Le père restait dans l’ombre près de l’énorme poêle.
Puis le grand-père a lâché : « Alors jeune homme, qu’est-ce que tu penses de notre gouvernement ? »
Suzanne l’a fusillé du regard, mais c’était trop tard, je devais répondre. J’ai dit que le Laval faisait du bon boulot, que la situation était pas facile pour lui et les autres membres du gouvernement, que quand les Africains nous avaient abandonné en 40, il avait bien fallu que quelqu’un gère le pays. La tante a fait : « Gérer le pays ? Peuh ! »
Le grand-père a ouvert la bouche, l’air pas content, mais le père est intervenu pour le faire taire.
– Allons, allons, heu, Papa (c’est drôle, il avait l’air de se demander comment l’appeler), tu ne peux pas le contredire sur un point. Il fallait bien quelqu’un aux commandes, ici, quand les autres sont partis… Seulement vois-tu mon cher Jean, je ne crois pas que vous parliez du même gouvernement, toi et Pépé. Enfin, nous n’allons pas nous lancer dans des discussions politiques pour cette première soirée. Suzanne nous a tellement parlé de toi… De mon côté, même si contrairement à certains je ne souhaite pas la victoire de l’Allemagne, je peux quand même dire merci au gouvernement de Paris et à ce cher Scapini. C’est grâce à lui si je suis ici, mais c’est grâce aux Allemands si je suis dans cet état !
Il boîte bas, il a une balafre mal guérie (je crois bien qu’il a perdu un œil), et il lui manque deux doigts à la main droite. Mais c’est pour tout ça que Georges Scapini a pu obtenir sa libération. Il paraît qu’il a ramené d’Allemagne plus de grands blessés que de recrues pour les Forces de Sécurité du Territoire !
Enfin, j’avais rêvé mieux comme première soirée auprès de la belle-famille.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 15, 2010 10:17    Sujet du message: Répondre en citant

Ce texte ne prétend nullement être "canonique". Tyler a voulu s'amuser un peu, tout en nous donnant quelques informations intéressantes (et elles, très sérieuses) sur la... psychiatrie freudienne dans la guerre.
Et puis vous y trouverez une confirmation d'une info qui date déjà de quelque temps sur "l'origine" de la FTL.

Wink Wink Wink

Carnets de Jean Martin
Un chalet au-dessus de Grenoble – Ce matin, un officier italien est venu nous voir. Lieutenant Aquafresca ! Il est apparemment en poste dans les environs. Il est venu voir le père de Suzanne, qu’il appelle « Adjudant ». Si j’ai bien compris, un convoi français officiel amenant quelqu’un d’important, un médecin, escorté par une unité allemande, devait monter de Grenoble. Mais les Italiens n’avaient pas l’air très contents que des soldats allemands se trimballent dans leur secteur, surtout en ce moment, et ils voulaient l’escorter eux-mêmes.
(En passant, notre prétendue armée, les FST, aurait dû être chargée de cette mission d’escorte, mais inutile de se demander pourquoi elle ne l’a pas été. Comme dirait Alphonse, on sait pas à quoi ils peuvent servir : ils ne font que du maintien de l’ordre dans les bleds tellement paumés que ni les Boches ni le SONEF ne s’en soucient ! A part Paris, où ils sont là pour présenter les armes quand un ministre passe, je crois que les FST ne sont en poste sont que dans des sous-préfectures ou des chefs-lieux de canton. De toute façon, dit Alphonse, « c’est un camp d’entraînement de nazillons, un refuge pour futurs Résistants ou une soupe populaire pour paumés, bref c’est tout sauf une Armée ! » Des fois j’ai du mal à le comprendre, il ne cesse de critiquer les Africains, il déteste les communistes, il dit « la Gueuse » pour la République, mais il a aussi peu de considération pour nous ! Enfin, pour ceux qui sont restés et qui essaient de faire que la France reste en état de marche.)
Bref, il y avait un convoi donc. Et le lieutenant manquait de monde pour l’escorter : les Italiens veulent pas que les Allemands se promènent “chez eux”, mais le gros des troupes d’occupation a reçu l’ordre de se concentrer dans les principales villes de la zone et le reste surveille la “ligne de démarcation” entre les deux zones d’occupation. Alors le lieutenant a demandé aux Français, mais y’a pas de Police d’Etat dans le coin et les gendarmes du coin ont prétexté une “battue administrative”. Il y a donc une grosse Mercedes avec des petits fanions du NEF qui s’agitent au vent, deux side-cars et deux motos avec six Italiens dessus et c’est tout ! Aquafresca a fini par en venir au fait, en parlant avec ses mains : « Avec tous nos malheurs, on n’a même pas les moyens d’escorter ce… médecin de la tête ! »
– Un médecin de la tête ? a demandé l’Adjudant (il s’appelle Philippe, mais j’aime bien ce surnom, ça fait cérémonieux).
– Oui, vous savez, comme cet Autrichien, une sorte de… psychiatra !
Et comme l’Adjudant ne réagissait pas : « Hum… Donc, Adjudant, je me demandais si vous pouviez venir avec moi… enfin, avec nous… Si vous mettez votre uniforme, ça ferait une présence française ! »
– Mais je ne suis qu’adjudant !
– Si, je sais, mais c’est surtout les médailles… ça ferait réfléchir.
Il n’a pas dit qui ça ferait réfléchir, mais l’Adjudant a eu l’air de comprendre, et puis on sentait une pointe d’admiration dans la voix de l’Italien.
L’Adjudant a souri : « D’accord ! Mais à une condition ! »
– Accordé Adjudant ! Et merci de tout cœur !
Le père de Suzanne s’est retourné et m’a désigné du doigt, comme si il savait depuis le début que je l’observai en cachette : « Ce jeune homme m’accompagne ! »
Heureusement que j’avais un costume… L’Adjudant est parti se changer et quand il est revenu, j’ai mieux compris l’Italien : il arborait une batterie de médailles ! Pire que ces officiers soviétiques faits prisonniers qu’ils exhibent dans Signal (enfin, qu’ils exhibaient, ces derniers temps, ils parlent plus trop du front de l’Est). C’est sûr qu’avec ça il imposait le respect, et quand il m’a soufflé : « Qu’est-ce qu’en dit mon gendre le politicien ? » j’ai plus su où me mettre…
[Note d'Alex Tyler - Il est vraisemblable que le lieutenant italien, qui n'était pas tombé de la dernière pluie, utilisait "l'Adjudant" comme une sorte de drapeau blanc pour prévenir une action éventuelle de la Résistance.]
On est donc montés dans la Mercedes. C’était un troufion qui conduisait (et mal, évidemment, quelle tristesse, une belle bagnole comme ça !), je suis monté devant, l’Adjudant et le lieutenant Aquafresca sont montés à l’arrière avec le Docteur et son assistant, un petit jeune tout tremblotant.
En route, le Docteur a parlé – il nous a même fait une petite conférence ! Il s’appelle René Laforgue, est psychanalyste, ancien membre de la Société Française de Psychanalyse – une sorte de médecin des fous, quoi [Note d’Alex Tyler – Contre l’avis du ministre de la Santé, Grasset, Pierre Laval, d’accord avec Doriot, avait fait interdire la Société Française de Psychanalyse au début de 1941. Le décret d’interdiction décrivait la psychanalyse comme une pratique « élaborée par les Juifs, pour leur permettre d’aliéner la masse des Vrais Français. » Le NEF se montrait encore une fois plus royaliste que le roi, comme ce fut souvent le cas : l’exercice de la psychothérapie resta toléré sur le territoire français, sous la pression… des Allemands et en particulier du Directeur de la Société générale allemande de médecine psychothérapeutique (Deutsche allgemeine ärztliche Gesellschaft für Psychotherapie), qui s’était ému de cette interdiction brutale. Il faut dire que le directeur en question avait un argument de poids : il s’appelait Matthias Göring ! Le Reichsmarshall était son cousin.].
J’ai eu très mal, en pensant à Maman, mais je l’ai écouté avec d’autant plus attention. Il venait en zone d’occupation italienne pour étudier un cas qui lui avait été signalé : une femme victimes de délires particulièrement précis et intrigants. Il voulait tirer ça au clair. Au bout d’une demi-heure, on est arrivé dans un petit village paumé déjà tout enneigé (j’ai pas retenu le nom, depuis que je suis arrivé ici tout me paraît paumé, je suis devenu plus Parisien que les Parisiens !) et on s’est garés devant une petite église toute en bois.
Au moment où on descendait, on nous a hélés, en français mais avec un fort accent allemand : un mec de la Gestapo ! Il est arrivé, tout sourire : « Eh bien, c’est vraiment difficile de vous rencontrer, lieutenant Aquafresca ! Je n’ai réussi à trouver le chemin de ce charmant village qu’en faisant le contraire de ce que me conseillaient les paysans français et même les soldats italiens ! Mon mauvais français, sans doute ! » Il a ignoré la main que lui tendait l’Italien, l’air coincé, et s’est hâté de prendre Laforgue par le bras et de l’emmener avec lui : de l’autre côté de l’église, il y avait une automitrailleuse, une voiture d’état-major et un petit camion de soldats. Aquafresca a grommelé dans sa barbe un truc en italien, mais c’était visiblement pas aimable. Je n’ai pas résisté à l’envie de lui lancer : « Allons mon lieutenant ! Que faites-vous de l’indéfectible amitié et alliance qui lie les peuples allemands et italiens ? Quelqu’un de chez vous en parlait l’autre jour à la radio, un nommé Mossi ou Musso quelque chose, je crois ! » Aquafresca a rougi, je ne sais pas si c’était de honte ou de colère (et envers qui). Il nous a expliqué que, depuis trois jours, les missions allemandes en zone d’occupation italienne s’étaient multipliées sous n’importe quel prétexte ; on disait que les Allemands repartaient moins nombreux qu’ils étaient arrivés, qu’ils laissaient des éclaireurs…
Un petit groupe était rassemblé devant ce qui devait être le café-bar du coin. Un homme s’est présenté à nous, l’air amical (et l’accent à peine marqué) : « Docteur John Karl Friedrich Rittmeister, de Berlin. Enchanté de vous rencontrer, messieurs. Mes respects mon Adjudant. » L’Adjudant a souri, l’air agréablement surpris.
Laforgue a glissé : « Deux analystes pour une analyse, c’est beaucoup, non ? Même si ce cas semble des plus atypiques. Ce n’est pas très éthique… »
– Vous savez, mon cher confrère, l’éthique, avec ces gens là… a répondu Rittmeister sans préciser qui étaient « ces gens là ».
On est entrés dans le café. Quelques personnes étaient regroupées en cercle autour d’une grande cheminée où flambait un grand feu. Au milieu, il y avait une jeune femme d’une vingtaine d’années. Dans un silence parfait, le gestapiste, qui ouvrait la marche, a demandé si Mademoiselle M… était là. [NDE – Le nom mentionné par Jean Martin a été caché sur décision de MM. Alex Tyler et Guy Martin, après consultation d’autorités reconnues en psychiatrie.] Le patron était en train, mine de rien, de ranger toutes ses bouteilles, il ne voulait pas probablement nous servir. Un type gros et gras (une rareté, ces temps-ci, dans notre France !), avec une écharpe tricolore et une grosse mèche de cheveux plaqués sur le front en travers de sa calvitie, s’est levé : « Bonjour Messieurs, je vous attendais. On m’avait prévenu que nos amis allemands seraient présents et j’avais même entendu parler d’un certain Professeur Gemmelli, non ? »
Aquafresca est intervenu : « Il Professore Gemmelli [Note d’Alex Tyler – Agostino Gemmelli était chancelier de l’Université catholique du Sacré Cœur de Milan et président de l’Académies Pontificale des Sciences.] a dû rester en Italie. Les… événements récents dans notre pays ont… perturbé l’organisation de son voyage. » Le gestapiste a fait un bruit bizarre, entre ricanement et éternuement. Aquafresca ne s’est pas laissé démonter : « Pour le remplacer et démontrer l’accord régnant entre les autorités de la Nouvelle Europe [là, il récitait par cœur], le gouvernement français nous a envoyé un expert reconnu.
– C’est sans importance, a proclamé le gestapiste, Herr Doktor und Professor Rittmeister est l’un des meilleurs psychiatres du Grand Reich !
Il tirait le Docteur par le bras comme on mène une bête à concours. Rittmeister a souri largement et lui a dit un truc en allemand ; l’autre a répondu aimablement et a filé. Il avait à peine passé la porte que le psychiatre a dit en français : « Que je suis distrait, j’ai demandé à l’Oberleutnant d’aller me chercher mes tests de Rorschach dans la voiture, et je m’aperçois que je les ai avec moi, dans ma sacoche ! »
Aquafresca souriait béatement.
Alors le maire a commencé à nous présenter Mademoiselle M…, la petite paysanne qui était avec eux, bien sûr, mais un grand type s’est mis à brailler à l’autre bout de la pièce : « Ecoutez pas ce vieux croûton ! Il était pas là quand ça a commencé, Mooonsieur était parti pour Marseille, il voulait prendre le bateau pour l’Algérie, en tant que conseiller général, il se voyait déjà ministre ! Ce faux derche… Bon, ça l’a pas empêché de se mettre à l’italien, c’est ptêt’ plus simple que l’arabe, hein Monsieur le Maire ? »
Toute la salle a rigolé, sauf évidemment le maire et nous. Le pauvre type rougissait comme pas possible, il me faisait pitié. Le braillard a repris : « Donc ça a commencé en juin 40, le 6 juin pour être précis. J’étais là. La petite – elle avait 16 ans – s’apprêtait à aller au lavoir, puis elle est tombée raide, évanouie, puis elle a eu des convulsions, comme une crise d’épilepsie, a dit le Docteur Parpalaid. En se réveillant, elle s’est mise à parler avec la voix d’une dame, je veux dire, d’une dame de la Haute, d’une Parisienne, et elle disait : « Attention, la voiture, freinez, freinez, ah ! Vous avez failli nous tuer, mon cher ! Heureusement, le Ciel nous a protégés ! Ou le diable, qui sait ! Ah ! Ah ! »
Depuis elle fait ça tous les trois ou quatre jours. Elle tombe raide, elle convulse, pendant deux heures, elle raconte des trucs en changeant de voix, c’est souvent la voix d’un type qui parle dans la radio, et quand elle se réveille elle a tout oublié. Le 16 juin, elle a dit que le maréchal Pétain avait pris la place du Père Reynaud et qu’il avait dit qu’il fallait cesser le combat et qu’il avait demandé l’armistice ! Moi qu’ai fait Verdun, j’étais furieux, jamais il aurait fait ça, le Maréchal, heureusement que je savais que ce pauv’ Pétain, il était déjà à l’agonie, parce que ça avait l’air si vrai. En juillet, c’était les Anglais qu’avaient coulé toute notre flotte ! Bref, n’importe quoi. Elle continuait de parler de Pétain, qui faisait ce que faisait Laval, en vrai, et de De Gaulle, sauf qu’il était à Londres, lui, et tout seul ou à peu près. On l’aurait crue tout à fait folle si parfois y’avait pas eu des trucs qu’elle disait avant la radio, comme le coup des Japonais contre les Américains, elle était au courant avant tout le monde ! Ou un truc bizarre : en juin 41, elle nous a dit que les Allemands attaquaient les Russes. Elle avait onze mois d’avance ! Mais le plus curieux, c’est qu’elle disait dès 41 que l’opération s’appelait Barberousse… »
Laforgue semblait intrigué. Rittmeister regardait la fille, qui pleurait et arrêtait pas de répéter « C’est pas ma faute, c’est pas ma faute ! »
Le braillard a repris : « Vous imaginez la tronche qu’on a fait quand en mai, les Bo… les Allemands ont attaqué la Russie et qu’on a dit que c’était l’opération Barberousse… »
Ah ! Enfin je comprenais ce qui avait attiré l’attention des autorités allemandes !
Les deux psychologues avaient plus l’air d’observer les réactions de la fille, qui restait prostrée, que d’écouter le type. Mais il n’avait pas vidé son sac : « Y’a aussi des trucs complètement fous. Ces temps-ci, elle dit qu’elle est secrétaire de devinez qui… Le Maréchal Pétain ! Et qu’elle travaille avec lui à Vichy, parce que c’est là qu’il a mis la capitale de la France ! Pourquoi pas Vesoul ou Vierzon tant qu’on y est… »
Laforgue finit par intervenir : « Très, très intéressant tout cela… Bien messieurs, nous allons emmener avec nous Mademoiselle M. et discuter de tout cela avec elle… Monsieur le Maire, vous avez prévu un endroit, non ? »
Nous avons escorté la fille jusqu’à un petit bâtiment qui servait de mairie. Laforgue et Rittmeister ont convenu que l’un ferait les passations et l’autre l’entretien, j’ai pas tout compris, bref… Un bon moment plus tard, Laforgue est resté seul dans la pièce avec la fille et Rittmeister est sorti. Il a dit à Aquafresca et au gestapiste qu’ils allaient rester une journée et qu’en rentrant à Berlin, il verrait avec l’Institut Göring pour voir si la jeune femme ne pourrait être “étudiée” dans des structures plus adaptées et avec des collaborateurs plus professionnels : « Parce que, dit-il au gestapiste, j’ai un peu de mal à croire que vous soyez le spécialiste en psychologie décrit par Berlin ! » Il s’était exprimé dans un français parfait pour qu’on n’en manque pas une miette… Le gestapiste a rougi, puis a pointé du doigt le docteur et s’est mis à lui balancer tout un tas de trucs pas aimables en boche avant de tourner les talons l’air furax.
L’Adjudant changea de conversation : « Alors Doc’, qu’est-ce que vous pensez de la bonne femme ? Elle est folle complètement ou à moitié ? »
Rittmeister le regarda, puis sourit : « J’avoue que j’hésite… Mais elle a son diagnostic, qu’elle nous a avoué à voix basse. »
On a ouvert des yeux ronds et il nous a chuchoté : « Le Diable, Messieurs ! Cette fille pense qu’elle est possédée et que c’est Lucifer qui parle par sa bouche ! Mais elle craint de mourir si on l’exorcise, alors elle n’en a parlé qu’à nous, parce qu’elle pense que les Docteurs et les Curés ne s’aiment pas… »

[Note d’Alex Tyler – Le cas de Mademoiselle M. reste encore à l’heure actuelle l’une des psychopathologies “historiques” les plus débattus. Hélas, il n’en reste que le témoignage de Jean Martin et le dossier établi par Laforgue. Celui-ci fait de fréquentes allusions à des découvertes faites par John Karl Friedrich Rittmeister, mais celui-ci fut arrêté par la Gestapo en mai 1943 pour espionnage au profit de l’URSS et mourut en juin ou juillet. Toutes ses notes et travaux furent détruits.
René Laforgue, quand à lui, qui apparaissait comme une référence de la psychanalyse française, fut violemment critiqué à la Libération pour ses relations avec Matthias Göring (qui dataient d’avant-guerre). Il s’exila au Maroc jusqu’à la fin des années 50 et ne reparla jamais du cas de Mademoiselle M., qui lui rappelait un peu trop ses “erreurs de jugement politiques”. Ce n’est qu’après sa mort que certaines de ses notes furent publiées, notamment celles concernant Mademoiselle M. Celle-ci mourut en février 1943, après deux mois de délire où elle répétait sans cesse le nom d’une obscure ville d’URSS : Stalingrad, l’associant à des descriptions de massacres épouvantables. Les raisons qui ont poussée la malheureuse à évoquer cette ville, qui avait été et devait rester épargnée par la guerre, restent et resteront sans doute obscures…]
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Fév 15, 2010 10:31    Sujet du message: Répondre en citant

y'a pas un épisode de star trek un peu similaire ? Razz Laughing Laughing Laughing
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ladc51



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MessagePosté le: Lun Fév 15, 2010 10:44    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent ! Very Happy

Il fallait y penser, mais jouer ainsi d'un double miroir entre réalité et fiction est des plus réussis, bravo !
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Laurent
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Fév 15, 2010 12:11    Sujet du message: Répondre en citant

dans le meme style il y avait déjà l'interview des cahier du cinema du "arsene" post guerre
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Fév 15, 2010 12:28    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
dans le meme style il y avait déjà l'interview des cahier du cinema du "arsene" post guerre


Hé oui, comme je le disais dans mon introduction, ça se confirme ! Wink
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Fév 15, 2010 13:10    Sujet du message: Répondre en citant

dans les années 2000, on pourrait imaginer une these de doctorat ou le doctorant reprend tous les temoignages de l'époque : une voiture de telle marque, de telle couleur immatriculée en 75, épluche tous les registres d'immatriculation de l'époque sur paris et environs, et démontre que les quelques vehicules pouvant correspondre n'étaient pas dans le coin ce jour là, il sort ensuite plusieurs hypothèses dignes de la théorie du complot dont celle du diable n'est pas la moindre...
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Mar Fév 16, 2010 15:34    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense que Tyler a put être inspiré par "Le Maître du Haut Chateau" de Philippe K Dick. Cet ouvrage est un monument de la SF Uchronique produit par un auteur maintes fois adapté sur grand écran. Mais l'idée est amusante à condition de ne pas pousser trop loin.
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MessagePosté le: Mar Fév 16, 2010 18:17    Sujet du message: Répondre en citant

Capitaine caverne a écrit:
Je pense que Tyler a put être inspiré par "Le Maître du Haut Chateau" de Philippe K Dick. Cet ouvrage est un monument de la SF Uchronique produit par un auteur maintes fois adapté sur grand écran. Mais l'idée est amusante à condition de ne pas pousser trop loin.


A ma connaissance cependant, le "Haut Chateau" n'a pas été adapté, je me demande pourquoi.
Je ne pense pas que Tyler s'en soit inspiré...
Quoi qu'il en soit, ce petit épisode est à prendre comme une pure incidente, et comme un prétexte à évoquer les mésaventures de la psychiatrie sous l'Occupation.
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Tyler



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MessagePosté le: Ven Mar 05, 2010 19:41    Sujet du message: Répondre en citant

Même si j'ai lu "Le maitre du Haut Château", c'est pas à ça que je pensai en écrivant ce petit épisode... Même si la mise en abyme et les clins d'oeil à la "réalité" sont monnaie courante dans l'uchronie...
A la base, je voulais utiliser Carl Gustav Jung comme "thérapeute", quand j'avai découvert, lors de mes recherches, qu'il servait en tant qu'officier de réserve dans l'armée suisse durant la guerre... Malheureusement, j'ai appris qu'il était en poste près de la frontière allemande, ce qui rendait son "utilisation" compromise...
Sinon ravi de voir que ça ait pu plaire!
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gaullien



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MessagePosté le: Lun Mai 10, 2010 18:19    Sujet du message: Re: Jean et la chute du Duce Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Le personnage de Tyler suit attentivement l'actualité...

30 octobre 1942
Carnets de Jean Martin
Quelque part en France
– Je suis dans le train. Encore et toujours dans le train… Ça va bientôt faire deux jours que je suis dans le train ! Paris-Grenoble c’est peut être pas direct mais quand même !


A cette époque cela prenait combien de temps en train pour aller de Paris jusqu'à Grenoble?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Mai 10, 2010 23:32    Sujet du message: Répondre en citant

En temps de paix, une longue journée.
En temps de guerre, "un certain temps".
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raven 03



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MessagePosté le: Mar Mai 11, 2010 07:09    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
En temps de paix, une longue journée.
En temps de guerre, "un certain temps".


donc c'est comme le fut du canon Rasta Laughing
ceci est juste un sourire dans ce monde on ne peut plus serieux,
Fernand Reynaud aurait apprecié
amicalement
yvan
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