Fantasque Time Line

[Imberator]

[Etienne]

Oui, mais il ne sera pas probablement stoppé en juillet, mais bien à l'arrivée des Japs…
Quelque matériel pourra t-il en sortir?
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"

[DMZ]

Dans les documents cités, il n'est jamais question du modèle d'avion. On peut supposer qu'il s'agissait d'un monomoteur de chasse, quoique le ratio 150 appareils pour 400 moteurs fait penser à un bimoteur. Un Po 631 ?

Mais la construction de moteurs me semble parfaitement utopique à court ou moyen terme.

De toutes manières, le projet semble avoir avancé lentement.

Ne serait-il pas opportun à partir du GD de faire évoluer le projet vers une usine de montage de P-40/H-81 puisqu'il est commandé par la France et qu'il y a déjà une usine de montage à Kunming pour les "Tigres volants".

Elle pourra évoluer vers l'usine de montage de MB 157 évoquée dans :
http://www.1940lafrancecontinue.org/forum/viewtopic.php?p=70857#70857
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« Vi offro fame, sete, marce forzate, battaglia e morte. » « Je vous offre la faim, la soif, la marche forcée, la bataille et la mort. » Giuseppe Garibaldi

[Etienne]

Je ne crois pas qu'il y avait de l'assemblage à Kunming, c'était plutôt en Birmanie, d'après mes souvenirs de "Dieu est mon co-pilote" de Robert Scott.

Par contre, ça peut en effet être une possibilité, reste à savoir où exactement elle devait être située? Faut un port pas loin...
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"

[DMZ]

En effet, l'"usine" d'assemblage de Kunming ne "fonctionnera" (moins de dix appareils produits) qu'à partir de 42 quand toutes les autres en Chine auront été prises par les Japonais. Et avant cela, les P-40 ont bien été assemblés en Birmanie.

L'usine était prévue à Kong (Son Tay), à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Hanoï, probablement en bordure du terrain d'aviation et de la base militaire.
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« Vi offro fame, sete, marce forzate, battaglia e morte. » « Je vous offre la faim, la soif, la marche forcée, la bataille et la mort. » Giuseppe Garibaldi

[Etienne]

Lundi 23 septembre 1940
État des lieux

Autour d’une grande table ovale et face au ministre de l’Air, monsieur Laurent-Eynac, du général de Gaulle, ministre de la Guerre (en uniforme) et de monsieur Gaston Palewski, Commissaire à la Planification, les représentants des principales sociétés d’aviation s’installent.
Sont présents :
Monsieur Albert Caquot, en tant que président des SNCA et Monsieur Nordmann, administrateur général des SNCA, les deux hommes installés de part et d’autre des hommes politiques, puis face à eux :
Monsieur Marcel Bloch, pour la SNCASO et le Bureau d’Études AMB
Monsieur Louis Arène pour la SNCASE
Monsieur Émile Dewoitine pour la SNCAM et le BE Dewoitine
Monsieur Henry Potez pour la SNCAN et le BE Potez
Monsieur Hubert Outhenin-Chalandre pour la SNCAC
Monsieur Olive pour la SNCAO
Monsieur Paul-Louis Weiler pour la SM Gnome-Rhône
Monsieur Marc Birkgit et monsieur Pierre Forgeot pour la SEM Hispano-Suiza
Monsieur Pierre Ratier pour Ratier
Monsieur Georges Smagghe pour Messier
Monsieur Louis Breguet
Monsieur Pierre-Georges Latécoère
Monsieur Joseph Szydlowski pour Turboméca
Monsieur René Couzinet
Monsieur Etienne Romano
Monsieur Pierre Michelin
Messieurs Robert Morane et Raymond Saulnier
Monsieur René Caudron
Messieurs Félix Amiot et Pierre Wertheimer.

Après avoir fait servir des rafraîchissements, le ministre de l'Air prend la parole.
- Messieurs, nous sommes réunis ce jour afin de faire le point sur vos situations respectives et les perspectives d’avenir. Vous n’êtes pas sans savoir que l’urgence nous a imposé le renforcement des achats de matériel aux États-Unis, et il nous faut connaître vos possibilités avant de poursuivre. Le rapport de monsieur Cot fait d’ailleurs état d’une inquiétude légitime vis-à-vis de l’absence de vos sous-traitants habituels. A vous d’y répondre, je sais que vous y avez réagi, parfois avec chaleur.

Pour les rappeler à monsieur le Ministre de la Guerre, je vais au préalable résumer les parties qui nous concernent pour l’avenir, notamment sur le plan des commandes en cours aux États-Unis.
Côté chasse, les premiers Curtiss H-81 sont arrivés et prennent place dans les groupes, notamment pour remplacer ceux qui étaient auparavant en MS-406. Je dois dire que les premiers exemplaires arrivés ont plutôt déçu les pilotes par un très faible accroissement des performances, contrairement à ce qui était promis.
La lettre d’intention pour 170 appareils du Bell Model 14 est toujours valide, mais il apparaît qu’outre le fait de ne pas pouvoir être livrés de ces avions avant l’USAAC qui les attend pour septembre 1941, ce modèle ne sera pas aussi performant que prévu, Bell ayant abandonné le principe du turbocompresseur qui équipait son prototype, à la suite d’études aérodynamiques avec la NACA, et qui lui conférait ses performances. Son rôle en tant que chasseur pur du programme C1 est donc compromis.
En ce qui concerne le chasseur bimoteur de chez Lockheed, la campagne d’essais vient d’être entamée. Le programme signé avec l’avionneur américain prévoit une première tranche de livraisons fin 1941, là aussi l’USAAC s’est imposée devant nous.
Le cas du North American NA-73 est encore plus hypothétique. Les Anglais l’ont commandé sur plans, mais nous n’avons guère à ce jour que les promesses du constructeur. L’exemple, voire les exemples de la maison Curtiss nous ayant quelque peu refroidis, il est urgent d’attendre les premiers essais, qui n’ont pas encore eu lieu, le prototype attendant toujours un exemplaire du moteur Allison. A ce sujet, il semblerait d’ailleurs que le motoriste américain ait de grosses difficultés pour fournir ses commandes, monsieur Dewoitine nous l’a confirmé lors de son voyage aux États-Unis. Or, ce moteur équipe les Curtiss en commande et tous les futurs chasseurs américains ! Nous risquons donc d’avoir de réels problèmes du côté de la motorisation, même si les Anglais de Rolls-Royce ont récemment entamé via leur commission d’achats des pourparlers avec des industriels américains pour une fabrication de leur moteur Merlin, mais rien n’a encore été conclu.
Toujours côté Anglais, aucune chance d’obtenir des Spitfire, ils sont tous réservés avec énergie par l’Air Marshall Dowding pour la bataille que prépare la Luftwaffe vis-à-vis de l’Angleterre. Nous nous souvenons tous de la manière dont on nous avait refusé l’envoi d’escadrilles de ces chasseurs, inutile d’en espérer plus aujourd’hui.
Comme vous pouvez le constater, monsieur le Ministre, nous n’aurons guère que les Curtiss H-81 et dérivés pour compléter et renouveler nos forces de chasse avant longtemps, au moins une bonne année. Or, vu les circonstances, ce sont eux qui seront le plus souvent au contact avec l’ennemi. Nous voici donc au cœur d’un épineux problème qu’il convient de résoudre au plus vite.
Pour commencer ce tour de table, je propose donc de commencer par celui dont les appareils sont en plus grand nombre dans nos escadres, monsieur Dewoitine, qui nous revient d’un périple aux États-Unis.
- Merci, monsieur le Ministre. Je ne vais pas m’étendre sur les transformations en cours dans les Ateliers de l’Air d’Alger, en coopération avec les ingénieurs et techniciens déménagés de la SNCAM, tout se déroule plutôt bien au vu des évènements. Passons plutôt à mon voyage outre-Atlantique. J’y ai été fort bien reçu, tant par les services de l’Armée que par les industriels. Il me semble que l’annonce du 14 juin a eu des échos très favorables dans ces milieux. Le meilleur accueil est provenu de monsieur Henry Ford, ce qui m’a d’abord surpris étant donné ses contacts précédents avec l’Allemagne nazie. Je pense qu’il a en fait rapidement compris que son pays en viendrait rapidement à un état de guerre avec l’Allemagne.
Je lui ai donc proposé de monter une entreprise commune pour la durée des hostilités, afin de produire nos chasseurs D-520 puis D-551, ce qu’il accepté de suite. Nous avons convenu de mettre une usine sur pied en Argentine, qui d’après Ford, serait opérationnelle d’ici la fin de l’année…
De Gaulle lève un sourcil, puis l’autre avant d’interrompre l’avionneur.
- L’Argentine ? Pourquoi donc ?
- J’y ai déjà vendu des avions en 1930, et installé là-bas un atelier afin qu’ils en construisent sous licence. Il y a donc sur place du personnel compétent pour en former d’autres…
- Monsieur Dewoitine, l’Argentine n’est pas spécialement une nation amie en ce moment… Ils seraient plutôt rangés du côté de l’Axe…
- Ils m’ont garanti leur neutralité !
- Certes, politiquement parlant, ils sont neutres, mais cela n’empêche pas la présence là-bas d’agents ennemis, qui seraient fort aise qu’on leur amène nos toutes dernières machines… Avez-vous une autre solution d’implantation ?
- Eh bien… Monsieur Ford m’a promis toute son aide, donc je suppose qu’il serait possible de monter une usine sur le territoire même des États-Unis…
- Ce serait préférable à mon sens.
- Il va me falloir repartir aux USA…
- [Laurent-Eynac] Ce n’est pas un problème, j’ai cru comprendre que vos collègues désiraient également s’y rendre pour y faire leurs emplettes en matériel, vous pourriez former une mission sous l’égide d’un haut fonctionnaire habilité à prendre des décisions… Monsieur Caquot ?
- A votre service, monsieur le Ministre.
- [ De Gaulle] Bien. Un point de réglé. Monsieur Dewoitine, sachez que j’apprécie au plus haut point votre initiative qui témoigne à la fois d’un haut niveau de patriotisme et d’une belle énergie, mais il est nécessaire de prendre des garanties, vous devez le comprendre.
- Ce.. Certainement, mon Général.
Tandis qu’Émile Dewoitine se rassied, visiblement ébranlé, De Gaulle allume tranquillement une Player’s avant de faire signe à Laurent-Eynac de poursuivre.
- Si je ne doute pas que monsieur Dewoitine parviendra à faire construire ses D-520 aux États-Unis, il va falloir se pencher sur leur motorisation, surtout si Allison ne peut pas produire plus qu’à l’heure actuelle…Monsieur Birkgit ? Monsieur Forgeot ?
- Hispano-Suiza est à Oran, avec un effectif d’environ 400 personnes, principalement du BE, plus des ajusteurs et des mécaniciens. Quelques fondeurs en alliages légers, très peu de forge. Nous manquons cruellement de possibilités, aussi ai-je suivi monsieur Forgeot aux États-Unis, à la demande conjuguée de messieurs Dewoitine et Ford, ce dernier voulant fabriquer nos moteurs 12Y sous licence pour équiper les futurs D-520 qui devaient être fabriqués en Argentine. Enfin, sous licence, c’est un bien grand mot, il s’agit plutôt de ce que les Américains appellent un joint-venture, une coopération active. Je compte retourner en Amérique sous peu, afin de superviser le passage aux normes américaines. Henry Ford pense sortir des moteurs courant décembre, ce que je trouve un peu optimiste. Début 41, vers mars, me paraît plus raisonnable, mais sait-on jamais avec les Américains, tout semble permis.
- [Forgeot] Le fait est que les Américains semblent plutôt enthousiastes ! Ce qui me rend positivement optimiste, si je puis dire.
- Merci. Cela devrait donc correspondre peu ou prou avec le calendrier de monsieur Dewoitine…
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"

[demolitiondan]

Boh quand même Etienne, un P-40 c'est mieux qu'un MS406 Non ? Et effectivement, l'Argentine en 40 ...
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[Etienne]

Oui, mais c'est tout ce qui existe aux USA à cette date!
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"

[Etienne]

Tiens, je viens de retrouver dans un numéro d'Air Magazine (50) un article sur la production des Bloch 174-175...
Dans un mémoire de Bloch (Archives Nationales cote 3W66), il écrit que deux cents fuselages de 175 étaient finis à Talence à la fin juin!
Cela en fait un peu plus à déménager que ce que j'avais écrit (une vingtaine!)
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"

[Archibald]

Raaaaah 200 MB-175 mais bon sang, pouvaient pas être dispos deux mois plus tôt non ??

ROGNTUDJU !!
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."

[loic]

Notons que cette sur cette base que Fantasque et moi avions tablé sur un surplus de MB-175 et 176 par rapport à l'OTL.
Historiquement, 56 MB-175 furent achevés de novembre 1940 à mars 1941 pour la LW, ainsi que 5 à 7 MB-176.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...

[Etienne]

[Etienne]

Continuons donc un peu ce tour de table…

Monsieur Bloch ?
- Dois-je parler en mon nom propre ou en tant qu’administrateur de la Sud-Ouest ?
- Cela fait-il une différence ?
- Cela pourrait en faire une à l’avenir si les bruits de couloir que j’entends à propos de la fourniture uniquement américaine des appareils dont notre Armée a besoin s’avèrent fondés, en dépit des engagements pris envers nos SNCA.
- Il n’y a rien de tel pour le moment, monsieur Bloch, mon bref exposé préliminaire est clair là-dessus ! Nous sommes réunis ici pour faire le point de vos possibilités à tous avant de prendre les décisions nécessaires à la poursuite de l’effort de guerre.
- Certes, mais une confirmation est toujours préférable. Personnellement, je n’ai pas été déménagé avec une partie de mon personnel et celui de la Sud-Ouest pour jouer les bouche-trous ou m’occuper d’assembler des avions en caisses provenant d’un concurrent étranger.
- [Voix du Général] Mais si nous vous le demandions, monsieur ?
- [Soupir de Bloch ] Je le ferais, nous le ferions, bien sûr, mon Général. Enfin, la Sud-Ouest le fera. Pour ma part, j’envisagerais d’autres possibilités, comme je l’ai fait pour l’usine de Talence, financée sur mes fonds propres pour y loger la fabrication des projets de mon bureau d’études. La guerre lui a fait produire en série des appareils, mais son personnel est resté le mien, et une bonne partie m’a suivi au Maroc. Dans le cas d’une simple sous–traitance pour le montage d’avions américains, je préfèrerais garder mon personnel pour la mise au point des prototypes en cours…
- Des fonds propres en provenance de l’État, non ?
- En partie, mais ce sont des indemnisations pour les nationalisations qui nous ont fait perdre nos investissements précédents et nos revenus…
Mais revenons-en à la Sud-Ouest. Notre installation à Casablanca n’est pas complète, mais nous pouvons d’ores et déjà assembler et mettre au point les avions tirés des stocks que nous avons amenés de métropole, grâce à la diligence et à l’esprit d’équipe qui anime notre personnel. Grâce également au Vizir de Casablanca, qui nous a facilement octroyé des terrains et de l’aide pour nous installer, et ce n’est pas fini, j’ai son accord pour d’autres extensions. Dix chasseurs MB-155 et quinze bimoteurs de bombardement ou de reconnaissance MB-175 et 176 sont en cours d’achèvement, à différents stades. Nous avons encore en stocks les approvisionnements qui avaient été effectués à Talence et Mérignac, ce qui devrait nous permettre de voir venir. La suite des différentes commandes se passera avec ceux que j’ai prévus aux États-Unis, où il faudra en effet que j’aille pour plus de précisions, et surtout pour établir de solides contacts avec de futurs fournisseurs. Nous n’avons plus beaucoup de nos sous-traitants habituels, hormis ceux qui ont pu suivre, mais là-bas, ils se battent pour nous satisfaire, ce qui nous donne un bon gage quant aux possibilités. Néanmoins, vous donner aujourd’hui des chiffres précis de production reste encore illusoire, car tout va dépendre de ce que nous allons recevoir, et en quelles quantités. Il règne encore un certain désordre dans les ports et les liaisons maritimes, hélas. Côté personnel, nous avons pu rapatrier un peu plus de 800 personnes, principalement dans l’encadrement ainsi que des ouvriers et techniciens spécialisés, mais il s’avère qu’il y a encore pas mal de gens un peu partout, entre conscrits dont nous avions fait des demandes de démobilisation avant la bataille de France, et personnes ayant réussi à évacuer par eux-mêmes. Pour l’avenir, nous allons bien sûr recruter parmi la population locale, qui ne peut être conscrite puisque le Maroc est un protectorat, et non un département comme l’Algérie…
- [ De Gaulle] Vous pensez réellement utiliser la main d’œuvre locale ? Ils ne sont guère techniciens, voire majoritairement illettrés…
- Les paysans du côté de Châteauroux ou Bordeaux ne l’étaient guère non plus, peut-être un peu mieux lettrés, mais pas toujours, mon Général. Et nous avons réussi à les former. Pourquoi ce que nous avons fait dans nos campagnes profondes ne pourrait-il pas s’appliquer ici ?
- Certes. Continuez.
. J’espère donc pouvoir dès janvier, et dans un premier temps, pouvoir faire réaliser une dizaine de monomoteurs de chasse et cinq-six bimoteurs par mois. C’est insuffisant, j’en conviens, mais je préfère rester réaliste.
- C’est tout à votre honneur, monsieur Bloch. Et dans le futur ?
- Nul doute que ce chiffre grimpera avec le temps et le personnel s’agrandissant. Un deuxième hangar de taille est à l’étude…
- [Laurent-Eynac] Ne pensez-vous pas que lancer un agrandissement est un peu prématuré ? Les SNCA n’ont pas un budget extensible à l’infini…
- Celui-ci sera sur mes fonds propres, monsieur le Ministre.
- Comment cela ?
- Comme mes collègues, je pense, j’ai fait transférer mes avoirs financiers sur la succursale locale, sans compter ceux déposés à la Banque de France, qui sont garantis, je suppose ?
- Bien sûr, bien sûr, mais je ne m’attendais pas à cela.
- Vous voudriez que j’attende benoîtement la becquée comme un oisillon au nid ? Il me semble que nous sommes en guerre, et que nous avons tous des efforts à faire. Je fais simplement ce qui est de mon domaine.
- [ De Gaulle] Et nous vous en remercions. Poursuivez, je vous prie.
- Donc, un nouveau hangar de grande taille, afin que nous puissions également entamer la série des quadrimoteurs 161, à la fois pour le transport militaire comme de passagers, le récent déménagement a montré combien cela avait été difficile…
- [ De Gaulle] Bien sûr, mais le plus dur est passé. Je ne pense pas que cela soit prioritaire…
- Prioritaire, non, mais il en faudra bien un jour, et ce genre d’engin demande pas mal de temps de préparation avant d’en assembler. Sans oublier notre bombardier quadrimoteur MB.162, dont le premier exemplaire a pu être évacué et qui est à présent disponible pour les essais, s’il intéresse toujours l’Armée de l’Air. Comme nous avons aussi notre prototype de chasseur C1, le MB-157 en phase d’essais et de mise au point…
- [Laurent-Eynac] Vous lui avez trouvé une hélice ?
- Mes gars se sont débrouillés pour lui monter une Curtiss-Hamilton prélevé sur un stock surnuméraire destiné à nos H-75 dans un premier temps, et monsieur Ratier ci-présent s’est démené pour nous fabriquer un exemplaire adapté à notre avion…
- Les résultats ?
- Pas encore officiels, car il n’y a pas de service officiel pour le moment dans notre secteur, mais dans les mains de René le Bail et Daniel Rastel, l’appareil a pu atteindre 670 km/h au badin.
- Extraordinaire !
- Sans armement, je précise, car nous n’en avons pas reçu, mais nous l’avons lesté de façon idoine. Il est probable qu’en version de série, nous allons perdre un peu, de l’ordre de 30-40 km/h, mais cela reste intéressant pour le moment, et de bon augure pour la suite.
- [Laurent-Eynac] Au fait, monsieur Dewoitine, et votre prototype à vous, le D.551 ?
- Je n’ai bien sûr pas pu suivre ce qui s’est passé de par mon voyage outre-Atlantique, mais entre l’avion amené en vol par monsieur Doret et ceux arrivés en caisse, nous en sommes également aux essais, qui nous donnent 660 km/h au badin, de la même façon que pour monsieur Bloch, sans armement, mais lestés.
- Nous voici donc avec deux appareils prometteurs !
- [Bloch] Tout à fait, monsieur le ministre. Mais n’espérez pas trop en obtenir avant le milieu de l’année prochaine au mieux, il y a encore du travail dessus pour préparer la série, tout en continuant de produire les actuels.
- Ce qui nous amène au niveau des commandes prévues chez Bell et Lockheed. Bien.
- [Bloch] Ceci va sans dire que tout est également conditionné par la livraison de moteurs. Gnome-Rhône a pu nous livrer de quoi faire la dizaine de MB.155, et nous avons des Pratt & Whitney pour faire des MB.176, mais il va falloir que monsieur Weiler nous précise ses possibilités…
- Passons donc de suite à monsieur Weiler… Où en êtes-vous, monsieur ?
- J’avais quelque peu anticipé le déménagement en AFN et acheté des terrains et bâtiments à Casablanca dès janvier, nous n’avons donc pas été complètement pris au dépourvu. Côté outillage, il n’a bien sûr pas été possible de déménager les fours et forges, mais pour le reste, nous avons pu sauver pas mal du matériel ultra-moderne du Mans, tout comme celui de Limoges. La fonderie d’aluminium n’est pas ce qu’il y a de plus difficile à mettre en place, je ne me fais guère de soucis sur ce plan. C’est la forge qui demandera le plus de temps à installer. Nous allons donc avoir un vrai moment de flottement dans les livraisons de moteurs neufs, et j’escompte moi aussi aller aux Amériques pour y trouver un partenariat avec les motoristes sur place, Pratt ou Wright, ou leurs fournisseurs en pièces forgées. D’ici là, [il se tourne vers Bloch] il serait peut-être préférable de relancer l’implantation des Pratt R-1830 sur vos appareils ?
- Hum, le résultat sur une cellule de 152 n’avait guère été probant… Et nous n’avons jamais reçu de Wright R-2600 qui semble plus puissant sur le papier. Mais comme l’Armée de l’Air a reçu des Douglas DB-7 équipés de ce type de moteur, peut-être serait-il possible d’obtenir un des moteurs prévus pour les rechanges ?
- Je le note, monsieur Bloch. Il ne faut pas négliger cette possibilité.
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[loic]

[Etienne]

Un fuselage vide ne doit pas faire le dixième du poids total. Peut-être un quart de la cellule vide de tout équipement. En dessous de 500 kg.
Et oui, tu peux faire confiance aux gars qui déménageront pour les remplir de tout ce qui sera utile!
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